❝ WHO YOU ARE

❝ IDENTITÉ

NOM & PRENOM : Ishimite Yachiru.
AGE : 27 ans.
VILLAGE : Kumogakure no sato.
NIVEAU DE PUISSANCE : S.
SPÉCIALITÉS : Hijutsu Ishimite, capacités sensorielles, kuchiyose no jutsu, fuinutsu, ninjutsu.
ÉQUIPEMENT : Kaiken (poignard dont la lame mesure environs quinze centimètres, pouvant se dissimuler dans la manche d'un kimono), tessen (Éventail dans lequel des lames rétractables ont été ajoutées aux pales servant de structure à ce qui est, à la base, un outil de mode et de confort), parchemins d'invocation.

❝ CARACTÈRE DU PERSONNAGE

Tout commence par le silence. Yachiru est une femme taciturne et froide qui, au premier abord, ne semble pas chercher à se lier avec les autres. Son attitude fière et hautaine semble d'emblée mettre une distance entre elle et ses interlocuteurs. Cela est dû à son éducation plus ou moins particulière et au fait qu'elle n'ait pas eu l'occasion de s'attacher à qui que ce soit durant les premières années de sa vie. La jeune femme laisse cette impression d'être une figure d'autorité. Ses rares paroles, bien souvent impérieuses et son attitude sévère montre là qu'elle sait se faire écouter de tous. Cette facette d'elle donne l'image d'une raikage menaçante particulièrement arrogante, quelqu'un que l'on adore détester. C'est là le portrait que ceux qui la connaissent le moins pourraient se faire de la kunoichi et c'est l'image qu'elle souhaite véhiculer auprès de ceux-ci.

De plus et pour le bien de sa terre natale, la geisha est devenue une femme d'affaires pleinement accomplie. Elle parvient aisément à concorder sa tâche de raikage et la gestion des finances du pays de la foudre. En faisant cela, la brune parvient à montrer son ambivalence et son investissement pour sa patrie. Certaines mauvaises langues aimeraient prétendre que cette geisha gère ses affaires comme un homme éclairé gérerait une guerre, et ils auraient parfaitement raison, toutefois personne n'ose réellement l'avouer. La belle kunoichi a tendance à voir clairement les situations desquelles elle peut tirer des bénéfices et accroître un peu plus les richesses de son pays. Il s'avère juste de dire que Yachiru ne lésine pas sur les moyens en matière d'argent et de biens, se montrant particulièrement manipulatrice lorsqu'il s'agit d'enrichir le village caché des nuages.

Derrière tout cela se cache en réalité une personne cultivée voir savante, qui passe la plupart de son temps la tête plongée dans les livres ou bien en visite clandestine dans certains pays. La brillante femme cherche avant tout à découvrir les secrets du monde. La beauté est avisée et adore par-dessus tout se mêler des affaires du daimyo de son pays, allant parfois jusqu'à lui conseiller ce qui est judicieux ou non. De bons conseils ? Tous les ninjas de kumo pourront le dire, même si elle parle peu, elle est une femme à l'écoute qui sait démêler des situations complexes. Il arrive que parfois les habitants de Kumo ne comprennent pas les choix de la kunoichi, pourtant personne n'irait les remettre en question. Tous savent que les décisions de la dirigeante sont prises uniquement pour le bien de la nation.

Même si elle est jeune et bien qu'elle en soit inconsciente, Yachiru montre un bon nombre de caractéristiques que l'on accorderait volontiers aux sages. Elle respecte le monde, la nature et la vie qui l'entourent. Lorsque l'on commence à bien connaître la geisha il n'est pas difficile de remarquer que, malgré ce masque de froideur, elle éprouve une forme de compassion à l'égard du monde entier. C'est à partir de ce moment que ça se complique. Qui pourrait croire qu'une femme si respectueuse de la vie soit capable de protéger son village d'une éventuelle guerre ? Si elle respecte la vie, pourquoi se préparer pour en faucher ? En réalité la raikage n'est franchement pas une vraie guerrière. Elle ne manque pas de combattivité, mais elle préfère avant tout envisager d'autres alternatives.

N'allez pas penser que sa patrie restera sans défense, en réalité la dirigeante est déjà préparée pour la guerre. Elle prend simplement le temps de trouver des solutions non-violentes. S'il y a bien là une faiblesse incongrue chez elle, c'est son côté pacifiste, quelque peu énervant pour certains. Son maître disait toujours qu'elle ne se battait jamais dans le but de tuer et qu'elle essayait trop souvent de raisonner un ennemi, mais elle ne changea pas pour autant. Lorsque cela relève du domaine de l'impossible alors elle n'hésitera à tuer pour protéger les plus faibles, son pays, ou une cause qu'elle estimerait juste. Yachiru ne manque pas de courage mais reste une femme prudente et réfléchie qui n'agit pas sous le coup de ses émotions. Elle a tendance à favoriser la réflexion à l'impulsivité. En bonne maîtresse de ses sentiments, la kunoichi reste impassible dans toutes les situations auxquelles elle doit faire face.

Pour la gracieuse raikage l'avenir sera modelé avec l'éducation des jeunes. Ainsi l'enseignement des aspirants ninjas sera largement intensifié et les examens se verront eux aussi renforcés afin de créer une élite shinobi, constituant un village entier, au fil des générations. Parce que la brune aime imaginer un avenir meilleur pour le monde elle se projette loin et envisage toutes les possibilités, des pires aux meilleures. De cette façon elle peut se préparer au mieux. La kunoichi essaye d'avoir toujours un coup d'avance sur les autres, passant du temps à établir ses plans avant de les mettre en place de manière concrète. Toutefois il faut plutôt voir cela comme une manie et un sens du perfectionnisme assez poussé.

Son mode de vie l'a poussé, assez tôt, à s'intéresser à celui des yakuzas et leurs règles. De nature tolérante il est probable qu'elle accepte la présence de ceux-là sur son territoire, probablement sous certaines conditions. La jeune femme commence même à penser que ces personnes sont nécessaires pour le fonctionnement de la société, au même titre que les shinobis, les samurai et les geishas. Actuellement elle n'a pas encore réellement décidé ce qu'elle doit faire, mais elle y réfléchit activement. Pour ce qui est des autres pays, elle a décidé qu'elle rencontrerait elle-même les différents dirigeants, qu'ils soient daimyos ou kages avant de porter son jugement. Une chose lui apparait pourtant comme une évidence, Yachiru ne se laissera pas intimider et protègera les intérêts de son village coûte que coûte.

Ses prédécesseurs ont été fortement intéressés par l'utilisation des bijuus à l'aide des jinchurikis et elle se démarque de ceux-ci par sa façon de penser totalement radicale. Aussi démoniaques soient-ils, les démons sont des créatures vivantes avec leurs sentiments. Selon elle, être scellé dans une personne peut être pris de différentes façons, en fonction de la pensée de l'hôte envers son bijuu. Pour cette raison elle a décidé que Kumo serait précurseur en terme de respect envers les jinchurikis et les démons à queues, envisageant des options pour leur apporter une vie meilleure.

Avant de devenir kage, la jeune femme était plutôt un électron libre voyageant de pays en pays et de villes villes pour découvrir le monde de ses propres yeux. Elle s'octroie donc une certaine liberté vis-à-vis de ses tâches même si elle ne peut plus vraiment quitter le village. Bien que cela soit un changement radical de son mode de vie, elle retrouve d'une certaine façon des responsabilités qu'elle a trop longtemps délaissé.

❝ PHYSIQUE DU PERSONNAGE

Il suffit d'un regard, dès l'instant où vous avez posé les yeux sur elle la raikage a commencé à vous regarder avec ce regard dédaigneux et supérieur. Ses iris semblables à deux rubis sont fixés sur vous alors que vous apercevez qu'elle n'a pas de pupilles. En réalité Yachiru a de nombreuses pupilles mais celles-ci sont microscopiques. Son visage est finement dessiné mais affiche des traits sévères. Peu à peu vous avez la sensation qu'elle vous jauge, comme un prédateur observant sa proie. Malgré cet aspect quelque peu effrayant, sa beauté froide ne laisse pas impassible. L'apparence de la dirigeante de kumo déstabilise les inconnus. Certains la voient comme une magnifique fleur inaccessible tant elle est dangereuse. Son nez à l'arrête parfaitement droite et ses sourcils finement épilés ajoutent un peu plus d'austérité à un faciès déjà fermé. Sa fine bouche rosée est close en permanence afin de ne pas dévoiler des canines étrangement développées et pointues.

Quand elle n'était encore qu'une enfant et une geisha en apprentissage, la brune portait le maquillage traditionnel de son okiya. Ainsi donc son visage était maculé de poudre blanche lui donnant un teint cadavérique. Dès lors que la raikage devint adulte elle cessa de se maquiller outrageusement pour ne sublimer que ses petites lèvres. Même si les marques rougeoyantes sur le côté extérieur de ses yeux peuvent ressembler à un apparat ils sont en réalité un tatouage qui prouvent l'appartenance de la jeune femme au clan Ishimite. La couleur peut changer en fonction de la branche mais le rouge est celui attribué à la branche principale et fondatrice du clan.

Ses cheveux, particulièrement entretenus, sont soyeux. Leur douceur rappelle la délicatesse de la soie alors que leur odeur rappelle celle d'un subtil mélange d'épices. Ceux-ci sont particulièrement longs, lui permettant de nombreuses excentricités capillaires et d'un noir intense aux reflets lumineux. Sa crinière parfaitement lisse est souvent ornée de bijoux, de peignes et de barrettes. Ces ornements sont généralement faits de matériaux naturels et agrémentés de pierres précieuses. Les coiffures que la kunoichi arbore peuvent être sobres ou remarquables mais restent constituées de divers chignons. Quand elle quitte son village ou qu'elle reçoit des étrangers, Yachiru porte d'immenses foulards masquant la totalité de son crâne et son front auxquels elle ajoute un gros chapeau circulaire. Ce couvre-chef singulier est décoré par des noeuds, des fleurs et des parures luxueuses. Parce qu'elle n'aime pas particulièrement qu'on puisse voir son physique elle accroche un long morceau de tissu, masquant la partie avant de son corps, sur le devant de son chapeau. Cette étoffe affiche clairement les kanjis du pays de la foudre.

Particulièrement fine et peu imposante la geisha ne dépasse pas le mètre cinquante pour un poids de trente-huit kilogrammes. Ses épaules sont étroites et lui donne une carrure frêle et chétive que chacun qualifierait volontiers de faiblesse apparente. La poitrine de la beauté est ferme ronde et même si elle n'est pas particulièrement gênante ou remarquable il arrive à la sage de la recouvrir d'énormes bandes blanches afin de la rendre encore plus discrète. Il ne faut pas se fier aux apparences car malgré cette finesse Yachiru n'en reste pas moins musclée. Ses bras sont minces mais aussi noueux que des lianes. Ses mains sont à l'image de son propre corps alors que ses doigts apparaissent comme bien plus élancés. Les ongles de la shinobi sont longs et pointues et lorsqu'elle assiste aux cérémonies il lui arrive d'y mettre du vernis, variant les styles et les couleurs. Sur son abdomen, finement taillé et suggérant des muscles développés mais timides, se trouve un tatouage qui représente une toile d'araignée partant de son nombril. Ses hanches s'avèrent encore moins large que ses épaules et beaucoup diraient qu'elle n'est pas faite pour porter un enfant tant son corps ressemble à une brindille. Ses deux jambes semblables à des baguettes se terminent par des pieds minuscules similaires à ceux d'une jeune fille.

Le tout lui confère une apparence plutôt fragile. Toutefois on remarque rapidement sa souplesse de ses mouvements. Dès lors qu'elle ne combat pas, les gestes de la geisha apparaissent toujours comme extrêmement lents et calculés. Elle agit comme si le moindre effort causait une grande fatigue à son corps alors que ce n'est pas réellement le cas. En réalité Yachiru sait se montrer particulièrement vive et alerte lorsque cela est nécessaire, il ne faut pas oublier qu'elle reste une kunoichi rapide et réactive. Parce qu'il s'agit avant tout d'une grande partie de son éducation de geisha, la magnifique jeune femme se montre particulièrement gracieuse en toutes circonstances. Sa démarche est fluide et féline. Ceux qui ont eu à l'affronter diraient que dès qu'elle commence à combattre sérieusement elle ressemble à un prédateur ne cherchant qu'à dévorer sa proie.

Vestimentairement parlant l'Ishimite porte bien souvent des kimonos luxueux confectionnés dans des tissus de qualités. Ces vêtements, qu'on nomme aussi obebe, sont bien souvent décolletés dans le dos pour laisser la nuque apparaitre et l'élégante jeune femme aime varier les couleurs ainsi que les matières. L'habit est toujours noué par un énorme obi, une ceinture de soie, sur lequel on peut voir une plaque de métal affichant le symbole du village caché des nuages. Les jambes de la kunoichi sont recouvertes par de hautes chaussettes qui s'arrêtent mi-cuisses. Il arrive que certains de ses kimonos soient totalement fendus, du dessous de sa hanche jusqu'en bas, permettant à certaines personnes d'apercevoir sa peau nue. Les sandales de la raikage ajoutent quelques centimètres à sa taille initiale, lui donnant un côté plus élancé mais ne lui permettent pas de se déplacer trop rapidement. Il arrive donc qu'elle les retire durant un combat afin de se permettre une mobilité optimale. Dès qu'elle s'exprime on se rend compte que sa voix est particulièrement suave, elle tire principalement vers les aiguës mais sonne agréablement bien. Son timbre est harmonieux et montre un tempérament calme mais légérement impérieux.

❝ HISTOIRE DU PERSONNAGE

Spoiler:

C'est au cœur du pays de la foudre que prend place cette histoire. Un territoire magnifique, aux montagnes surplombant les nuages et aux multiples rivières façonnant avec le paysage au fil des années. À l'intérieur de la nation on entend bien souvent dire que les enfants sont bercés par les orages et que cela forge leur caractère, alors que l'entraînement dans les hautes montagnes sculptent les corps des shinobis du village caché des nuages. Bien que la force militaire du pays de la foudre soit un élément important au sein de celui-ci, les ninjas ne peuvent assurer à eux seuls la prospérité de la patrie. On y trouve donc de nombreux commerces et établissements luxueux tels que des sources chaudes et des maisons de Geisha.

Au sein de la famille Ishimite, l'amour maternel envers une fille se faisait bien souvent absent, elles quittaient la famille à l'âge précis de trois ans et trois jours pour intégrer une okiya et ne jamais reparaître par la suite. Ainsi donc l'avenir des enfants à naître était déjà tracé, que ce soit en temps de guerre ou en temps de paix la famille Ishimite ne dérogeait jamais à cette règle. Il s'agissait là d'une question d'honneur pour les plus anciens et de respect pour les plus jeunes.

Yachiru naquit trois ans avant la seconde grande guerre et son premier cri fut poussé par une nuit de tempête. Comme toutes les filles de la famille, elle fut élevée par sa mère sans jamais quitter le domaine familial et sans amour. Il n'y avait personne pour consoler les pleurs de l'enfant et aucun moyen de combler un vide naissant et s'accroissant au fil du temps. Tout était fait pour que l'abandon paraisse sans douleur aux yeux de l'enfant qui découvrait à peine ce monde et il en avait toujours été ainsi. Alors que les prémices d'une guerre se dévoilait lentement, l'assassinat du Nidaime Hokage avait suffi à mettre le feu aux poudres. Il semblait évident pour les esprits éclairés que les grands pays profiteraient de cet affaiblissement de la force militaire de la nation du feu pour l'attaquer.

Loin des tumultes du commencement de la guerre, l'enfant intégra une okiya et commença lentement sa réelle éducation. Au sein même de la maison et malgré son jeune âge, on commença à lui inculquer les valeurs du travail bien fait. Durant les premières années de sa formation, la petite fille servit essentiellement de bonnes à tout faire ou d'assistante. Elle effectuait les tâches domestiques et aidait les apprentis geisha à se vêtir. Ces tâches se plaçaient, dans son enseignement, au même titre que l'apprentissage de la lecture et la diction. Le tout a pour but de forger le caractère de la future geisha tout en faisant d'elle une personne respectueuse et humble. Bien qu'elle ne fusse que peu sociable au départ, Yachiru trouva peu à peu sa place au sein de la maison et s'attacha aux femmes peuplant l'okiya.

Sous forme de jeu, on lui apprit comment distraire les autres sans trop en faire. Lorsqu'elle eut appris à lire correctement son éducation s'intensifia crescendo, la pratique du shamisen et des chants traditionnels n'eurent plus de secret pour la petite fille. L'enfant fut troublée lorsqu'elle quitta la maison pour la première fois. Elle avait été coupée du monde réel pendant quatre années et lors de son septième anniversaire, on l'invita à assister à la cérémonie du thé dans la résidence du raikage. Cette grande tour perçant les nuages l'avait tout de suite impressionné et lorsqu'elle pénétra pour la première fois dans celle-là, l'enfant avait senti son cœur palpiter comme jamais.
Au détour des couloirs, alors que les geisha et leurs apprenties s'apprêtaient à rejoindre le salon du dirigeant de kumo, Yachiru perdit son groupe de vue et se retrouva à errer dans l'immense bâtisse. Il ne lui fallut que peu de temps avant d'être retrouvée par un shinobi. Toutefois, la timidité de l'enfant face à cet inconnu la rendit totalement muette et docilement elle se laissa emmener là où elle n'avait pas sa place. Le ninja pensa, à tort, qu'elle était une élève de l'académie et pour lui faire plaisir il lui fit visiter les parties publiques de la tour. L'enfant était admirative devant tant de grandeur et de magnificence. Les fenêtres donnaient vue sur l'ensemble du village, seulement visible au travers des masses nuageuses.

Cependant, l'immense bibliothèque, regroupant l'histoire du village mais aussi celle des ninjas, resta ce qui la marqua le plus. Sa curiosité enfantine lui criait de rester ici et de lire ces livres. Après toute cette culture lui permettrait sûrement d'impressionner les autres, cependant il lui semblait que même durant sa vie entière elle ne pourrait tous les lire. Finalement elle ne put rester muette et sa soif de connaissance l'obligea à expliquer sa situation. Même s'il semblait embarrassé le ninja à la peau brune se laissa convaincre. Sous sa surveillance et durant le reste de la cérémonie, Yachiru dévora son premier ouvrage sur le monde shinobi. Une petite étincelle s'alluma alors en elle, l'enfant voulait savoir, elle voulait tout connaître de ce monde.

Lorsque toutes rentrèrent à l'okiya, la gracieuse petite fille s'en alla immédiatement s'excuser auprès de la directrice. Elle avait failli à son devoir en se perdant et n'avait pas pu apprendre en assistant à la cérémonie. L'enfant émit toutefois une requête plutôt troublante en demandant de pouvoir se rendre dans la grande bibliothèque de la tour. Même si cela fut une première la matrone n'y voyait aucun inconvénient, sous condition d'avoir l'autorisation du raikage et de ne pas négliger son apprentissage comme cela avait déjà été le cas. Malgré cela, le pays était en guerre et Yachiru se dit que sa requête serait probablement refusée. Ainsi lorsque la tenancière lui apprit que le dirigeant du village n'approuvait pas cette démarche, l'enfant avait déjà pris la décision de convaincre cet homme elle-même.

Les jours et les mois passèrent alors que la jeune fille se perfectionnait dans le raffinement et la grâce. Elle s'épanouissait au sein de la maison, entourée de modèles d'élégance et de beauté. Toutefois et bien qu'elle soit une jolie jeune fille, ce n'était pas cela qui ferait d'elle une vraie geisha. Elle était intelligente et bien plus mature que les personnes de son âge, mais sa vive curiosité la poussait à vouloir tout savoir et c'était ça qui la pousserait à franchir ses propres limites. Lorsque, de nouveau, l'occasion de se rendre à Kumo se présenta la jeune fille saisit sa chance. Encore une fois Yachiru fut impressionnée par l'immensité de la tour et de nouveau elle se sentit pousser des ailes lorsqu'elle y pénétra. Cette fois-ci elle refusait de se perdre et suivit docilement le petit groupe. Lorsqu'elles arrivèrent dans le salon, la jeune fille remarqua rapidement l'air préoccupé du dirigeant du village. Il s'agissait sûrement là de mauvaises nouvelles à propos de la guerre.

Pourtant, d'un pas assuré elle s'avança vers lui, le regardant avec des yeux emplis de détermination. "Laissez-moi lire les livres de la bibliothèque !" Le ton était impérieux, comme ci elle ignorait totalement à qui elle s'adressait. Les apprenties et les geisha émirent en chœur un petit cri de surprise. Mais le puissant homme lui se contentait de sourire. Selon lui, cette gamine avait du cran et même si elle venait de mettre un peu plus ses nerfs à vif il l'admirait. Il avait la réputation de ne faire de cadeau à personne, mais cette petite avait quelque chose d'impressionnant. Il s'était abaissé à sa hauteur sans lui donner de réponse se contentant de la regarder niaisement, comme attendri. Yachiru continua de le fixer avant de reprendre sur la même intonation.

"Il ne suffit pas de sourire bêtement à son interlocuteur pour lui donner une réponse. J'attends..." De nouveau, un chœur emplit de surprise. Le raikage ne souriait plus et s'était redressé, toisant la gamine de toute sa haute. Pourtant l'apprentie geisha continuait de le regarder comme s'il était plus petit qu'elle. Sans prendre la peine de répondre il la repoussa gentiment de sa main droite. Leurs regards continuaient de se jauger, comme si l'un attendait la moindre faiblesse de la part de l'autre pour le dévorer. Après quelques secondes de silence le raikage fit enfin entendre sa voix tonitruante.

"Nous discuterons de cela lorsque ce sera terminé jeune fille. J'attends de toi que tu te comportes correctement jusque là." Le sourire inquiétant du raikage, dévoilant ses dents, déformait légèrement son visage. Il ressemblait à une bête sauvage, même si en cet instant Yachiru lui trouvait un petit côté simiesque. Durant la cérémonie la jeune fille se tint à carreaux, allant même jusqu'à chanter lorsque cela lui était demandé. Impatiente d'avoir une réponse, elle avait hâte que tout cela se termine. Même si lorsqu'elle y réfléchissait bien la brune était certaine d'avoir fait bonne impression. La cérémonie prit fin et la petite curieuse pourrait avoir sa réponse. Étrangement le raikage fit sortir tout le monde et ferma la porte, restant seule avec l'enfant.

"Quel est ton nom déjà ?" Le ton était calme, mais sa voix de stentor résonnait à travers toute la pièce. L'enfant ne se démonta pas et pleine d'assurance elle avança vers le géant.

"Ishimite... Ishimite Yachiru." Avant même qu'elle n'ait pu dire autre chose, il la coupa en prenant la parole.

"Alors, Ishimite Yachiru, pourquoi veux tu lire ces livres ?" Le ton était curieux sans pour autant se montrer trop agressif. Il trouvait cela étrange qu'une petite fille veuille lire des livres aussi anciens et parfois compliqués. Derrière cela il suspectait que la matrone, membre du conseil, veuille l'espionner par ce biais.

"Parce que je veux tout savoir... J'en ai besoin pour parfaire mon éducation de geisha." Évidemment il s'agissait d'un mensonge, il n'était en aucun cas question d'éducation mais bien de curiosité personnelle. Elle avait besoin de ça pour se sentir complète, depuis que Yachiru avait posé le regard sur ces milliers d'ouvrages elle n'avait pensé qu'à eux.

"Ton monde et celui des shinobis sont différents, tu n'as rien à savoir de nous. Ou alors peut être... Deviens mon apprentie et je te laisserais les consulter tant que tu voudras. Avant ça je dois te prévenir, ceux qui ont essayé de suivre mon enseignement ont fini par abandonner ou sont morts sur le champ de bataille..." Il avait à peine terminé qu'elle agitait déjà le poing devant lui.

"Et ma formation de geisha alors ? Vous allez peut-être la terminer à ma place ?" La jeune fille protestait, mais au d'elle-même Yachiru savait qu'elle voulait lire ces livres. Son poing cessa de s'agiter, se rabattant le long de son corps.
"J'accepte." La tentation était trop forte et malgré toute sa volonté, elle ne pouvait y résister.

Tout commença ainsi, avant de s'enchaîner brusquement. L'enfant pourrait poursuivre sa formation de geisha, en temps de guerre le raikage ne pouvait se permettre de rester à kumo pour s'occuper d'une élève, mais elle devait aussi apprendre ce qui signifiait être "shinobi". En plus des tâches dont elle s'occupait et de son enseignement, elle lisait énormément de livres sur le monde ninja et peu en peu elle en perçait ses secrets. Sa soif de connaissance, celle qui l'animait depuis le début, ne cessait de croître. De temps à autre, elle avait la permission de se rendre au village caché des nuages afin de mettre en pratique ce qu'elle lisait. Même si le chef de kumogakure no sato n'était pas présent, il restait toujours les enseignants et les ninjas protégeant le territoire. Elle trouvait toujours un moyen de s'entraîner et lorsque personne ne pouvait s'occuper d'elle, elle rejoignait la bibliothèque du palais. Lorsqu'il revenait au pays, son sensei lui comptait les récits des batailles, la kunoichi n'appréciait jamais réellement cela mais s'y intéressait au moins par respect.

Son réel entraînement commença alors, il la confronta à d'autres ninjas mais elle se montrait souvent réticente. Elle n'appréciait pas les combats inutiles mais, son professeur particulier savait la stimuler. La jeune fille évoluait bien et apprenait vite, elle faisait la fierté de son maître. L'aube de sa dixième année arrivait à grand pas, alors que son dernier entraînement aurait lieu. Il s'agissait là d'une condition nécessaire pour que son maître la reconnaisse en tant que genin. L'enfant devait s'entraîner et survivre au sein des montagnes du village, il ne s'agissait pas là d'un endroit anodin, mais bien un lieu spécialement choisi pour elle. Le kage connaissait l'histoire du clan Ishimite et malgré le changement des traditions, les archives du village dévoilaient tout ce qu'il fallait savoir. Les mots du géant eurent l'effet d'une bombe pour la jeune fille. Elle se rendit compte qu'elle connaissait beaucoup de choses mais qu'elle ne savait rien de ses racines. Dans les jours qui suivirent, on raconta que les quartiers du clan Ishimite furent visités. Certains ont affirmé qu'il s'agissait d'un voleur, mais personne ne savait ce que le criminel avait emporté.

Loin d'être un vrai criminel, Yachiru avait suivi son instinct et avait volé des documents importants de son propre clan. Pourtant l'écriture sur les parchemins était totalement illisible pour elle. La brune ne connaissait aucun de ces caractères et s'interrogea sur leur véritable valeur. Son épreuve arrive enfin, trois jours de survie au sein des grottes. Elle avait droit d'emporter que le strict minimum et devrait se débrouiller pour le reste. Sa réussite lui paraissait si importante qu'elle avait lu et relu les manuels donnant des détails sur les montagnes et leurs alentours. Tout y était noté ou presque et elle en avait retenu l'essentiel. Son sensei l'accompagna jusqu'à destination, la laissant avec pour seul conseil."Contente toi de suivre ta nature." L'enseignant avait dit cela avant de disparaître en un éclair, laissant l'enfant livrée à elle-même. La petite brunette chercha longuement de quelconques traces de civilisation. De temps à autre elle entendait des voix, comme si des femmes se moquaient de la pauvre folle qu'elle était. Il n'y avait personne dans les environs et même si elle était une gamine, elle ne croyait absolument pas aux fantômes.

L'aspirante shinobi avait marché, ce qu'elle pensait être des heures, avant de prendre la décision de se reposer. Son maître l'avait averti que les araignées de la montagne s'attaquaient à tout ce qu'elle considérait comme étant une proie. Pour cette raison l'élève prit la décision de dormir dans un hamac. Ce qu'elle ignorait, c'est que les araignées des montagnes n'étaient pas ces petites araignées qu'elle avait déjà aperçu en nettoyant l'okiya. Du moins pas celle qui se préparait à la dévorer lorsque ses sens se remirent en alerte. D'un bond elle esquiva la morsure et s'éloigna de celle-ci. Tenace l'animal bondit à son tour, se lançant à la poursuite du petit être. Acculée et face à un mur, Yachiru se retrouva dos au mur face à un monstrueux aranéide déjà rejointe par ses congénères plus petit. Instinctivement la gamine lança une vague de chakra vers ses adversaires. Les araignées se stoppèrent alors et de nouveau les voix se firent entendre.

"Ishimite... Oui, je me souviens de cette sensation..." La voix était grave et fatiguée, semblable à celle d'une vieille femme.

D'innombrables voix, semblables à celles de petites filles répondirent à cette phrase sur un ton curieux. "Qu'est-ce que ça veut dire Ishimite ?" Yachiru prit alors la parole sur un ton savant mais humble. "J'ai lu quelque chose sur vous, vous êtes les araignées des montagnes. C'est de vous que mon clan s'est inspiré pour tisser. Je n'ai lu nulle part que vous étiez capables de vous exprimer." Elle ne comprenait pas et pensait déjà être en plein rêve s'imaginant déjà se réveiller brusquement, en sueur. Pourtant ce ne fut pas le cas et celle qui semblait être la mère répondit de sa voix calme. "Nous n'en sommes pas capables, mais tu peux nous comprendre. Il s'agit de quelque chose qui est dans te gênes."

La curiosité de la jeune fille reparut et la demoiselle posa de multiples questions. Au fil des heures, elle en apprenait beaucoup sur son clan et leurs anciennes traditions. Avant de devenir des kunoichis averties, les Ishimite passaient des pactes avec les araignées afin de devenir les meilleures tisserandes. Lorsque les femmes durent combattre, les créatures à huit pattes acceptèrent d'enseigner l'art du combat de leur race. Les corps des habitants de la montagne avait peu à peu changé avec le temps, une certaine forme d'adaptation. Un patrimoine génétique se léguant de génération en génération. La plupart des kunoishis de sa lignée possédaient des pupilles extrêmement sensibles à la lumière solaire, les années de vie en montagne avait amplement améliorée leur vision de nuit. Toutefois et parce qu'elles étaient devenues des prédatrices, la nature les avaient dotés d'un sixième sens. Celui-ci leur permettait de ressentir le chakra et les intentions d'une personne. Mais les Ishimite avaient quitté la montagne et délaissé les araignées au profit des bénéfices.

Yachiru était attentive et friande du moindre détail, elle écoutait toutes la rancune de cette créature qu'elle qualifiait de "monstrueuse" à l'époque. Pour un monstre rancunier, elle apparaissait tout de même comme sympathique cette araignée. La petite brune décida de suivre sa nature et décida de laver le nom que ses ancêtres avaient sali. Dans un élan de bonté elle proposa aux créatures de vivre à Kumo, celles-ci refusèrent bien évidemment. La grosse bête cracha alors des parchemins, les laissant à la disposition de l'enfant. Elle avait pour ordre de les lire uniquement lorsqu'elle se sentirait prête et pour le reste, la gamine n'avait qu'à demander à des shinobis plus expérimentés. Dans les ténèbres des profondeurs, les araignées disparurent comme elles étaient venus. Elle s'éveilla alors sur le sol rocheux et humide de la grotte. Les parchemins trônaient à portée de main, sa seule et unique preuve qu'il ne s'agissait pas d'un rêve. Ce que l'apprentie ninja estima comme le second jour commença par une quête de nourriture.

Dans ses manuels la kunoichi s'était intéressée aux diverses sortes de champignons afin de pouvoir repérer les plus comestibles. Pour une aspirante genin elle se débrouillait bien. Il ne faisait aucun doute que son intelligence lui permettrait de survivre. De plus elle avait réussi à renouer avec ce qui faisait l'essence même de son nom. Au fond la jeune fille était certaine que son mentor la savait apte à réussir. Yachiru entrevoyait déjà une partie de son destin. Nonobstant son envie de paix elle allait devenir une guerrière mais elle ne devait jamais oublier qu'elle serait aussi une geisha. En ce moment l'enfant n'était pas encore une shinobi et pas encore totalement l'une de ces dames courtoises, polies et cultivées qu'elle avait pris en modèle. Actuellement elle n'était rien qu'une gamine chanceuse. Le jour suivant, la petite fille accorda de son temps à la nature. Elle observait et admirait tout ce qu'elle n'avait encore vu. Elle avait suivi le cour d'eau qui poursuivait sa course dans la roche et lorsque l'enfant arriva au cœur de la montagne, elle ne put que s'exalter. Ici il n'y avait rien d'autre que le doux son du clapotis de l'eau se répercutant sur la pierre. Tout dans ce lieu inspirait la paix et l'harmonie, même les rares rayons lumineux semblaient magiques.

Cette vision extatique la fascina tout le jour et parce qu'elle s'y sentait bien, elle finit par s'endormir paisiblement. Lorsque son maître vint la chercher, il lui expliqua que le premier réceptacle du hachibi avait causé ces dégâts dans la pierre en perdant brièvement le contrôle. Yachiru en conclut que même la destruction pouvait, dans une moindre mesure, apporter quelque chose d'harmonieux dans ce monde. Sans aucune cérémonie, elle fut nommée genin de Kumo alors que son maître repartait au front. Son retour à l'okiya donna lieu à une fête intimiste. La matriarche fut la première à la féliciter pour son nouveau rang avant d'en profiter pour lui rappeler de ne pas oublier ses tâches primordiales. La jeune fille était sûre d'elle à ce sujet, elle allait devenir une geisha accomplie car, elle le voulait. Le raikage se faisait de plus en plus rare au village tant la guerre faisait rage et cela permit grandement à la petite brune de rattraper son retard dans son apprentissage principal. Ainsi elle peut assister à tous les banquets et toutes les cérémonies au sein de son propre pays. C'est durant cette période que le daimyo du pays voit l'Ishimite pour la première fois.

Tout s'accélère alors, les ninjas de la patrie tombent les uns après les autres et de nouveaux soldats doivent les remplacer. Les plus jeunes sont réquisitionnés au combat, Yachiru est épargnée parce que son entraînement réel n'eut pas encore commencé à ce moment. Lorsque le raikage revint au village, cinq mois s'étaient écoulés et l'enfant avait eu l'occasion de faiblement progresser. Son affinité principale s'avérait être la même que celle de son sensei, le raiton, mais il s'agit d'un trait commun à de nombreux kumojins. Son véritable apprentissage commençait tranquillement, le raikage lui expliquait comment utiliser quelques techniques. Il arrivait au sensei de repartir en laissant des parchemins expliquant comment elle devait s'y prendre. Au fil des semaines l'apprentie geisha avait pris l'habitude de s'entraîner au sein des jardins de la demeure. Tout le monde la laissait faire, tant qu'elle ne causait pas de problème. Lorsque son professeur revint, la petite curieuse avait fêté sa onzième année. Bien que cela parut étrange, la genin se montra désireuse de protéger sa nation et n'hésita pas à clamer son intention de suivre le dirigeant du village sur le champ de bataille.

Lorsque l'apprentie ninja avait prononcé ces mots, elle n'avait pas elle-même conscience du danger que cela la ferait courir. Pour cette raison l'élève resta sur ses positions et le raikage se résigna à la faire rejoindre le front. Évidemment il ne la faisait pas quitter les frontières du pays, pour commencer il lui fit défendre les remparts du territoire. Peu d'ennemis parvenaient à se glisser jusque là mais, lorsque cela arrivait ils devaient faire face à une équipe shinobi entraînée, celle-là contenait toutefois quelques jeunes recrues prêtes à en découdre. Durant cette période Yachiru fut confrontée à la mort de ses camarades, lui faisant prendre conscience du réel danger de la guerre. L'instinct de protection, sentiment nouveau, naquit en elle. La jeune fille voulait devenir plus forte afin de ne plus avoir à affronter la mort des siens. Malgré son jeune âge et sa faiblesse, la gamine voulait les protéger. La petite brune se montre bien plus assidue lors de ses entraînements et bien plus sérieuse durant les batailles. Elle mettait ses connaissances à profit, élaborant parfois des stratégies plutôt complexes et ingénieuses, afin d'assurer une bonne défense des frontières.

Au fil de ses combats sa maîtrise du chakra s'affina largement et au sein des troupes on la qualifiait largement de genin expérimentée, digne élève du raikage. Pourtant elle ne tirait aucun fierté de cela, l'enfant savait qu'elle devait accomplir ce devoir en tant que shinobi de Kumo. Yachiru eut alors l'occasion d'accompagner le raikage en mission sur le front. Bien qu'elle pensa être un boulet pour son sensei, l'enfant se révéla être un détecteur de chakra particulièrement efficace. Grâce à ce don, qu'elle considérait comme inné à tout ninja, la genin fut très utile pour repérer des ennemis embusqués et avancer en territoire hostile. Les ninjas se meurent et la volonté de chacun se désagrège pour laisser places aux lassitudes de la guerre. Chaque pays a beaucoup perdu mais cela doit prendre fin. Peu à peu se dessine à l'horizon une réunion qui déterminera la conclusion de ces hargneuses batailles. Le dirigeant du village caché des nuages doit alors prendre part à ce gokage. L'enfant eut le privilège de faire partie de l'escorte de son escorte, même si le géant ne semblait pas en avoir nécessairement besoin.

C'est en silence, attendant sagement aux côtés de son maître, qu'elle écouta cette réunion. Même si les discussions furent quelque peu vives, tout se conclut sur la fin de la guerre. Le monde avait déjà beaucoup trop souffert et les enjeux s'étendaient bien au-delà de la politique. Le raikage, malgré sa forte personnalité, se rangea à l'avis général et les pays retournaient à cette paix relative et sans réel intérêt. Selon Yachiru, il n'y avait là aucune paix, les guerres naissaient à cause des rivalités basées sur cette haine farouche entre les différents pays. Bien qu'invisible ce mal serait toujours présent. La vie reprit finalement un cours plus ou moins normal et le pays de la foudre commençait déjà à accuser le coup. La petite brune enchaînait les missions, progressant rapidement sous la bienveillance et les encouragements de son sensei. Parce qu'elle avait de nouveau délaissé l'okiya, l'apprentie geisha se rendit compte qu'elle avait un retard énorme vis à vis des autres fillettes. Cependant elle avait la certitude d'obtenir son diplôme, elle était habile de ses mains, jouant du shamisen à la perfection et capable de tisser ses propres kimonos. De plus son intelligence lui permettait de tenir un bon nombre de discussions et cela était dû à son apprentissage de la vie au sein du monde ninja.

La guerre et le conseil avait transformé son innocence en une certaine forme de sagesse et dès lors la jeune fille se conforta dans l'idée qu'elle suivait sa propre voie. Ce monde instable n'était pas celui dans lequel l'enfant voulait vivre. Pour cette raison précise la genin décida qu'elle devait changer les choses par elle même. Dès lors que la guerre cessa les cérémonies au palais du daimyo du pays se firent plus fréquentes. Le dirigeant du pays s'intéressa un peu plus à Yachiru. Elle était gracieuse et lorsque l'enfant chantait, tout le monde écoutait sa magnifique voix. Évidemment elle était trop jeune pour lui, mais son jeune fille pourrait toujours devenir l'épouse de son jeune fils. Pour cela il attendrait toutefois de voir le développement de cette apprentie geisha. Malgré son âge et son statut inférieur, elle s'était permise de refuser les invitations du dirigeant du pays à de nombreuses reprises. Même si elle n'avait que treize ans, son apprentissage s'avérait particulièrement chronophage. Il s'agissait là de la seule excuse qu'elle trouvait pour décliner ces offres.

La petite curieuse ne mentait pas vraiment toutefois elle préférait la compagnie des livres à celle des hommes. Elle ne se sentait pas prête pour faire face à ce monde et refusait de se faire dévorer toute crue. La première fois qu'elle passa son examen chuunin, elle rata purement et simplement la seconde épreuve qui consistait à vaincre en combat singulier un autre participant. En matière de combat Yachiru pouvait se montrer particulièrement paresseuse et malgré les sermons du maître, l'élève n'en faisait qu'à sa tête. Pour cette raison elle ne fut promue chuunin que l'année suivante lorsqu'elle eut acquis un peu plus de maturité. Son sensei lui avait montré que les combats pouvaient aussi se montrer divertissants et enrichissants. En une année l'adolescente eut le temps de diversifier ses techniques raiton, prenant son professeur pour modèle et tirant profit de son expérience personnelle. Elle avait montré que malgré son échec de l'année précédente, elle était devenue une kunoichi accomplie digne d'être l'apprentie du chef du village.

Peu après cette réussite, la brune vint affirmer qu'elle était capable de beaucoup plus. Yachiru obtint son diplôme d'étude à l'okiya, pouvant ainsi devenir meiko. Dès lors elle participa pleinement aux banquets et ne contentait plus de brèves apparitions sans grand intérêt. Puisqu'elle devenait une femme, son corps changeait progressivement. Une petite poitrine rebondie commençait à apparaître alors que les traits enfantins de son visage s'affirmaient. Il lui arrivait de se rendre au palais du dirigeant du pays, même si elle cherchait particulièrement à éviter cet homme. Le raikage décide d'emmener la chuunin avec lui pour une mission d'escorte. Il fallait escorter le daimyo et son fils jusqu'au pays des rizières. Avant même qu'ils n'aient pu franchir la frontière des pays du gel ils se firent attaquer. Une embuscade avait été tendue. Toutefois, l'ennemi n'avait pas considéré la possibilité qu'un ninja sensoriel se trouve dans l'équipe.

La chuunin avait repéré les ennemis, shinobis du village caché d'oto et avait prévenu l'escorte. La victoire fut aisée mais dans la bataille le fils du daimyo se fit enlever. Il s'agissait là d'un moyen de pression tout à fait efficace et le jeune homme représentait un otage particulièrement lucratif. N'écoutant que son courage et sa volonté de protéger son pays, la brune se lança à la poursuite du ravisseur alors que les autres étaient concentrés sur leurs propres batailles. Parce qu'elle avait l'avantage de la vitesse, elle rattrapa rapidement l'ennemi de son pays. Même en y mettant toute sa force, elle perdit la bataille face à cet adversaire. Il était bien trop puissant pour une personne de son niveau. Étant donné qu'elle était chanceuse son sensei arriva avant que le shinobi d'oto n'ait eu le temps de lui porter le coup de grâce. Durant cette mission elle n'avait pas brillé mais le fils du daimyo était toujours vivant. Le piège tendu par le village caché du son aurait pu provoquer une guerre, si le raikage n'avait pas dit que la faute de l'ennemi était déjà lavée par le sang. Il était vrai qu'ajouter plus de sacrifices à une liste, déjà bien longue, n'était aucunement nécessaire ni même judicieux.

Le cœur empli de honte et la queue entre les jambes elle rentra au village. Parce qu'elle s'estimait faible et sans aucune valeur, la kunoichi décida qu'il était temps pour elle d'en apprendre plus sur ses racines. Elle quitta l'okiya durant quelques jours et s'éloigna du village. L'adolescente avait emporté de quoi camper et vivre, elle était certaine que l'orage permanent renforcerait sa volonté. Le voyage en solitaire lui parut long, elle qui ne voyageait jamais seule. Pourtant Yachiru apprécia l'idée de se retrouver en communion avec le monde, sa marche semblait lui nécessiter moins d'efforts lorsqu'elle admirait ce fabuleux monde. Lorsqu'elle arriva enfin à destination, la brune installa son campement sans même chercher à se protéger de la foudre. Une fois qu'elle eut terminée la chuunin entama ce qu'elle était venue faire. Loin des autres elle était décidée à parcourir les secrets oubliés de son clan. Lorsqu'elle toucha le premier parchemin elle fut saisit d'un frisson d'excitation avant qu'il ne soit ouvert. Cet énorme parchemin était énorme et comportait des écritures différentes, chacune des tisserandes avait annoté quelque chose. Une note personnelle qui laissait une trace d'elles pour leurs descendants.

Fascinée par tant d'histoire elle ne put s'arrêter avant de l'avoir totalement terminé. L'histoire de sa famille était particulièrement intéressante même si elle n'en comprenait pas certains événements. Le second quant à lui était plus petit et il décrivait certaines capacités développées par les femmes. Le plus grand secret du clan se trouvait là. Ces pouvoirs, elles ne les avaient pas obtenus uniquement en côtoyant les araignées. Les tisserandes s'étaient vues confrontées à la morsure de ces créatures alors qu'elles étaient encore dans le ventre de leurs mères. Peu à peu leurs cellules avaient muté, prenant certaines caractéristiques de ces prédatrices aux pattes effilées. Les générations suivantes possédaient ensuite les mêmes capacités sans avoir à recevoir ces morsures. Le troisième parchemin comportait des techniques d'invocation. Sous les sceaux il y avait quelques traces de sang, indiquant de nombreux pactes passées avec des créatures. Elle se doutait qu'il s'agissait encore une fois d'une histoire d'arachnoïde et se disait que cette fascination pour ces animaux était quelque peu singulier pour des êtres humains.

Après s'être entaillée le doigt elle le déposa sur le parchemin, se liant ainsi aux invocations de ce rouleau. Sa première tentative pour appeler l'une de ces créatures se solda par l’apparition d'une petite araignée incapable de se battre mais bien bavarde. Elle avait annoncé son nom, Gumohoko, et n'avait cessé de parler et parler. D'après ses dires, elle n'avait jamais quitté son pays auparavant et c'était la première fois qu'elle était invoquée. De là où elle venait la petite bête n'avait jamais vu la foudre et fut subjuguée par ces flashs lumineux et bruyants. La meiko passa ainsi une semaine afin de se ressourcer. La matrone la rabroua pour cette absence mais cela avait permis à Yachiru de se découvrir un peu plus. Le raikage quant à lui se permit de confier de nombreuses missions à son élève, il voulait qu'elle gagne un peu plus d'expérience sur le terrain. De ce fait la brune eut à accomplir des missions variées au cours de son adolescence. Elle devait, par exemple, servir d'escorte pour des personnes menacées, transmettre des messages confidentiels.

Sa réputation croissait au fil des années et un bon nombre de ninja estimèrent qu'elle avait atteint le niveau suffisant pour devenir juunin. Toutefois son maître estime que l'adolescente n'est pas encore prête pour obtenir cette promotion. Lors de l'approche de son dix-huitième anniversaire la matriarche de la maison estime qu'elle est prête à devenir une geisha à part entière. Ainsi Yachiru doit se préparer pour la cérémonie du mizuage, qui aurait lieu le lendemain de son anniversaire. Pour marquer l'événement, de nombreuses personnalités furent invitées. Ainsi ce soir-là on pouvait retrouver quelques daimyos ou leurs représentants, le raikage, les riches familles marchandes du pays de la foudre. Tous étaient venus participer à cette fête qui consistait en réalité bien plus en une vente aux enchères. Le bien que chacun pourrait avoir l'occasion d'obtenir, bien qu'il soit symbolique, était quelque chose que peu de personnes pouvaient se permettre. Le daimyo avait lui-même fait le déplacement afin de s'assurer de remporter la mise. La brune n'était pas vraiment à l'aise, d'autant plus que tout le monde s'était déplacé pour cette cérémonie.

Ce qu'elle appréciait le moins, c'était l'idée que certains hommes se faisaient de cet éventuel achat. Il ne comprenait pas que cette virginité qu'elle vendait n'était en réalité qu'un passage de l'enfance à l'âge adulte. Elle allait devenir une belle femme, cela ne faisait aucun doute. Durant toute la fête la kunoichi n'avait cessé de voir ces regards, tous la jaugeaient et la traitaient comme une marchandise. La vente commença alors et elle fut contrainte de rester plantée sur une estrade à attendre que quelqu'un ait la bonté de mettre fin à se calvaire en offrant une très lourde somme. Lorsque le dirigeant du pays eut mis fin à cette mise en scène en remportant l'enchère Yachiru se contenta de le remercier d'un sourire, peu chaleureux, mais sincère. Parce que la fin de cette cérémonie annonçait le début de sa liberté, la kunoichi pensa qu'elle pourrait quitter l'okiya et poursuivre ses missions en tant que shinobi. De temps à autre elle orchestrerait quelques cérémonies afin de gagner un peu plus d'argent. Cependant lorsqu'elle apprit que cet achat la contraignait à se plier aux règles du daimyo, elle déchanta.

Alors qu'elle n'avait pas encore eu l'occasion de vivre réellement, elle se voyait déjà promise en mariage à l'héritier du pays. Celui-là même qu'elle n'avait pu sauver d'elle-même par le passé. Parce que son futur époux se montrait particulièrement permissif et désintéressé, la kunoichi continua d'exercer ses fonctions de shinobi du village caché des nuages. Yachiru fut enfin promue juunin peu après qu'elle quitta l'okiya. Dès lors ses missions se firent de plus en plus dangereuses, il lui arrivait de devoir traquer et éliminer certaines déserteurs, de temps à autre elle se fit espionne dans les petits pays. Peu à peu l'élève du raikage se forgea sa propre réputation, affirmant qu'elle ne suivait les traces de personne. Au sein du village elle était connue pour être une kunoichi dévouée à son pays. Elle n'était pas une prodige mais elle se montrait quand même habile et persévérante. La veille de son mariage, alors qu'elle avançait vers sa vingtième année, la fiancée du futur daimyo disparut. Parce qu'elle se refusait de vivre dans une prison dorée, la jeune femme avait pris la fuite. Derrière elle la brune n'avait laissé qu'un message à l'intention de tous sous la forme d'une araignée messagère.

"Je n'apprécie pas vraiment la tournure que prennent les événements. Veuillez excuser ma lâcheté mais je préfère vivre libre. Considérez-moi comme ce qui vous semblera juste de penser. Je refuse d'être l'esclave d'un homme, je m'en vais découvrir le monde de mes propres yeux."

Personne n'entendit plus parler d'Ishimite Yachiru, certains disaient ci et là à travers le monde qu'ils avaient aperçu une geisha solitaire. Elle ne donnait jamais son vrai nom et ne parlait qu'en son nom. Dans ses discours elle n'impliquait aucune nation et n'engageait que sa propre parole. Certains pensèrent qu'elle était une renégate, d'autres affirmaient qu'elle n'était même pas une ninja. Au fil des années elle sema le doute dans les esprits, elle n'était personne mais connaissait beaucoup de choses. La jolie jeune femme voyageait pour apprendre des autres et de la nature. Elle désirait la connaissance afin de pouvoir la transmettre à qui voudrait l'entendre. Peu à peu on parla d'elle comme une sage qui, comme la foudre, ne passait jamais deux fois au même endroit. Partout où elle allait, l'élégante demoiselle écoutait ce que tous avaient à dire. Tous avaient une histoire à raconter et chacun vivait les événements d'une manière différente. La kunoichi appréciait les coutumes des différents pays, cherchant à les apprendre les unes après les autres.

Même si elle était présente, elle savait se montrer discrète. Telle une espionne Yachiru écoutait les discussions des autres, les rumeurs et tout ce qui pouvait éveiller sa curiosité. Au fil des années la jeune femme décida alors de s'isoler du monde. Elle désirait ne faire qu'un avec la nature afin d'atteindre cette harmonie et cette liberté qu'elle recherchait tant. Ses yeux avaient déjà vu un bon nombre de spectacles magnifiques lui montrant que la nature regorgeait de magnificences. Pourtant la geisha n'avait pas encore trouvé sa place et elle ne la trouverait pas dans l'immédiat. Durant son périple la kunoichi rencontra de nombreux yakuzas et par curiosité elle se pencha grandement sur leurs us et coutumes. Peu à peu on ne la connut plus uniquement comme une errante mais aussi comme une guerrière n'hésitant pas à remettre les plus téméraires à leur place. La brune se montrait implacable et impitoyable lorsqu'elle se sentait menacée. Étant donné qu'elle utilisait les araignées pour combattre où se déplacer, cela donna place à de nombreuses légendes la concernant.

Certains pensèrent que la jeune fille était un yôkai, un mauvais esprit, qui dévorait l'âme des vivants. On la surnommait Jorogumo et le mythe d'une meurtrière sanglante dévorant ses victimes se propagea peu à peu. Tout cela avait largement dépassé la réalité. Puisqu'elle ne sentait plus vraiment à sa place dans ce monde, la jeune femme s'isola. Les grottes, les forêts, les vallées et tout ce qui se trouvait isolé de l'humanité se transformèrent en fiefs éphémères où elle méditait pour trouver la paix. Cette vie de bohème lui suffisait car elle était loin des tumultes de la vie. Au fil de ses explorations Yachiru croisa de multiples araignées, toutes possédaient cette capacité d'adaptation à la nature qui les entouraient. Elles liaient avec chacune d'entre elles des liens et au fur et à mesure elle finit par totalement être adoptée par celles-là. D'après certaines d'entre elles il existait un lieu sacré pour les plus puissantes araignées, dont elles étaient les seules à connaître le chemin.

❝ SUITE

❝ HISTOIRE DU PERSONNAGE

Aussitôt la jeune femme fut intriguée par tout cela, elle commença son périple alors qu'elle dépassait sa vingtième année de vie. En quête de ce lieu fabuleux, elle allait partout et posait des questions à propos d'un lieu où les araignées se retrouveraient. Au départ cela ne fut pas un grand succès, personne ne savait et la geisha tournait en rond. Lorsqu'elle invoquait des arachnoïdes ceux-là refusaient de lui donner de quelconques indications, si elle voulait suivre leurs traces la kunoichi devait suivre sa nature. Parce qu'elle avait aimé ce village, elle retourna vers Taki. Au beau milieu des cascades elle se sentait bien et en harmonie avec la nature. Pourtant beaucoup voyaient sa vie solitaire en ce lieu comme une forme d'espionnage. Alors que Yachiru méditait elle ressentit une puissante présence qui s'approchait d'elle. La brune ignorait qu'il s'agissait d'un shinobi du village qui avait l'ordre de l'interroger et de l'exterminer. Lorsque l'homme encapuchonné et cagoulé se trouva à quelques mètres d'elle, la geisha ressentit clairement ses intentions. Le combat qui allait suivre serait décisif concernant son avenir.

L'adversaire avait foncé vers elle, lame en main, à une vitesse hallucinante. Le katana avait transpercé le corps de la geisha de part en part. La jeune femme cracha du sang alors qu'un peu d'écume vermeille se déposa aux commissures des lèvres de la brune. Le ninja qui lui faisait face était un expert en kenjutsu et ses mouvements étaient incroyablement rapides. Sûr de lui il pensait que sa supposée ennemie n'était même pas une combattante. L'homme retira cette arme offensant le corps de la jeune femme. Lorsque son visage impassible eut touché le sol, l'ennemi fit demi-tour et retourna sur ses pas. Aussi puissant qu'il soit il ne s'était pas attendu à ce que le corps de Yachiru se sépare en une multitude d'araignées. Tandis que la kunoichi se reformait dans un bruit de satisfaction, lui se retournait vivement. Tous les sens du combattant étaient en alerte et il dévia une partie de l'eau, s'écoulant de l'immense cascade, afin de créer un immense dragon aqueux. L'énorme créature liquide fonçait avec rage vers la brune. Sous son passage les parois rocheuses de la grotte tremblèrent et quelques pierres s'écroulèrent sur le sol.

L'attaque la percuta de plein fouet, l'envoyant dans le décor. Le corps de la savante fut emporté jusqu'à percurter la roche. Son adversaire préparait déjà une autre technique alors qu'elle se relevait à peine. Elle était trempée et salie par le sol transformé en boue par la technique adverse. La geisha brisa alors le silence. "Tu viens de ruiner mon kimono. Je ne comprends pas totalement pourquoi tu veux me tuer mais je ne vais pas me retenir plus longtemps." Son ton affichait une volonté d'acier et inébranlable. Rien ne changea chez son ennemi, elle ressentait toujours cette envie qu'il avait de la tuer et l'être restait muet. Les mains de la kunoichi effectuèrent des mudras et une salve électrique fusa sur l'adversaire, le contraignant à reculer pour l'éviter. Le shinobi concentra alors son chakra afin de cracher de fins projectiles d'eau, ceux là étaient si rapides et puissants qu'ils pouvaient briser les rochers. La brune sauta dans les airs pour ne pas subir le tir ennemi et l'évita de justesse. Sur son passage le jutsu avait emporté quelques morceaux de tissus du vêtement de la geisha.

Durant son saut la brune s'était mordue le pouce afin de le faire saigner. Yachiru se trouvait à demi nue face à l'adversaire lorsqu'elle retomba élégamment, une main posée au sol. La jeune femme venait d'invoquer des dizaines araignées, faisant approximativement la taille d'une main adulte, qui disposaient d'un sceau sur le corps. L'ennemi, sabre en main, fendait l'air en prévision d'une attaque mortellement précise. Puis finalement il porta son coup, sa lame tailla le vide. Il ne comprenait pas comment cela la brune avait fait et alors qu'il commençait à peine à s'interroger, il ressentit un souffle sur sa nuque. Le combattant fit un mouvement vif de son coude afin de repousser l'agresseur derrière lui mais de nouveau il frappa dans le vide. Il était pourtant certain d'avoir ressenti cette présence et cette sensation de froid sur sa nuque était bien réelle. Cette kunoichi était rapide, bien trop pour lui. Lorsqu'il eut pris conscience de cela, son corps était déjà entouré par d'innombrables fils. L'homme était immobile, incapable de rompre ses liens.

Elle le regardait alors que les araignées l'encerclaient. Peu à peu elles commencèrent à grimper sur son corps. Le shinobi de Taki avait beau se débattre il ne pouvait s'échapper de ses entraves. Finalement la geisha posa la main sur les multiples fils et les araignées s'immobilisèrent. Il ressentait toujours cette volonté de la tuer, parce qu'elle représentait un danger. "J'ignore pourquoi tu t'entêtes mais j'ai le sentiment que si je te laisse en vie, tout deviendra compliqué... Enplus tu as détruit mon plus précieux kimono..." Sa voix était froide et on il dénotait aucune excitation chez la jeune femme. Ce combat semblait ne jamais avoir eu lieu pour elle tant elle avait l'air calme. Yachiru s'approcha lentement du ninja silencieux, lorsqu'elle fit face à lui sa bouche vint parcourir le cou du combattant. Une douleur vive le saisit alors, elle avait planté ses dents dans sa chair il en était certain. Doucement il sentait son chakra le quitter puis finalement il perdit conscience.

"Désolée..." Tout en s'essuyant la bouche elle venait de proférer les dernières paroles sincères qu'il entendrait. Derrière elle, la geisha laissa un cadavre vidé de tout son chakra. La beauté ne pouvait pas rester là où on désirait sa mort. Il lui paraissait évident que les habitants du village voudraient venger leur camarade maintenant qu'il avait perdu la vie. La jeune femme pensa qu'elle n'apportait que le mal là où elle passait. Finalement son surnom et sa réputation n'étaient pas totalement fausse. Plutôt que s'isoler, elle partit vers l'extrémité nord du pays. Là bas il y avait un petit village portuaire qui, disait-on, tombé peu à peu sous le joug de yakuzas rejetés par leurs clans. Ceux là n'avaient aucune règle, ils ne juraient que par l'argent et la violence. Il n'y avait aucune hiérarchie établie et chacun agissait pour son propre profit. Certaines jeunes filles disparaissaient et personne ne savait où elles étaient, les pêcheurs versaient fréquemment une partie de leurs bénéfices pour être protégés.

Pour dire vrai, il n'y avait jamais eu besoin de protection avant l'arrivée de ces renégats. Peu à peu ils s'étaient installés et avaient commencé à racketter les commerçants utilisant des prétextes fallacieux. Ces hommes là étaient vraiment cruels et la population suivait docilement les ordres, guidée par la peur. Parce qu'elle avait trop de sang sur les mains, la geisha misa sur son intellect. Durant des mois elle échauffa les esprits du peuple, leur apportant des convictions nécessaires pour prendre les armes. Ces vils traîtres, considéré comme des parias au sein des leurs, ne faisaient pas le poids contre le plus grand nombre. Tous décidèrent de se révolter et Yachiru fut la dirigeante tacite des combattants. Tout avait été organisés selon les habitudes des tyrans et ils ne s'étaient doutés de rien. Lorsqu'une foule en colère vint les provoquer dans leur demeure ils prirent la fuite. Il ne faisait toutefois aucun doute, ils s'agissait de la première bataille.

Les jours suivants ils revinrent, épris de vengeance et de colère, ils désiraient tout raser. La destruction et le sang, c'était là le prix que le village devait payer pour cette humiliation. Pêcheurs et villageois étaient prêts et Yachiru supervisait les opérations de manières astucieuses. Elle avait déjà prévu le retour de ces hommes, la belle brune avait fait appel à ses invocations pour effrayer l'ennemi alors que des troupes embusquées les prendraient de revers. Grâce à leur organisation et à leur volonté, ils s'en étaient sortis et les ennemis avaient fuis. Dès lors la kunoichi fut tacitement la protectrice de ce petit territoire dénué de shinobi. Elle était venue ici dans le but de trouver un refuge, mais ne pouvait succomber à l'appel du large. Cette mer qui s'étendait à perte de vue l'appelait de son doux chant. Avant son départ, elle avait laissé des araignées et dessinés de nombreux sceaux aux abords du village. Grâce à ses capacités elle avait créé une barrière entourant le village, protégeant celui-ci des intrusions étrangères.

Peu à peu la bienfaitrice du village s'était intéressée à l'océan, posant de nombreuses questions et indiquant son intention de voyager par la mer. D'après les pêcheurs il n'y avait aucune terre au delà, excepté un vieux volcan en inactivité. Les pêcheurs qui s'approchaient trop des récifs qui entouraient cet îlot finissait par perdre leurs navires et la vie. Au fil des années elle avait été vu comme un lieu sacré que les humains ne pouvaient approcher. L'endroit était entouré par les nuages et la brume, personne ne savait vraiment ce qui se trouvait dans cet endroitet ceux qui y parvenaient ne revenaient jamais. Parce qu'elle voulait savoir, elle voulut se rendre là bas. Tout son être lui criait que, malgré le danger, elle trouverait l'objet de ses recherches en ce lieu. Le lendemain, la savante quitta la terre, car même si les habitants ne voulaient pas la voir partir elle aurait trouvé un moyen d'y aller.

Une petite barque était accroché au navire, lui permettant de rejoindre le volcan sans impliquer ceux qu'elle avait défendu. Lorsque le bateau fut assez proche, elle monta dans sa barque et pagaya au beau milieu de la brume. Personne ne la revit plus au village et tous la pensèrent morte. Ils érigèrent une tombe sans nom en l'honneur de cette jeune fille disparue à l'aube de sa vingt-deuxième année.

***

La barque s'était brisée sur les récifs aux multiples coraux et la brune avait été contrainte de poursuivre à la nage. Malheureusement pour elle, le volcan inactif était entouré de perturbations climatiques et marines. Elle se sentit inexorablement attirée vers le fond des eaux. La geisha allait vers la mort et malgré sa volonté elle avait été incapable de quoi que ce soit contre la nature. Finalement elle avait cessé de lutter. Peu à peu elle perdait connaissance, se laissant doucement bercer par cette douce agonie. "J'avais raison, elle y est arrivée et sans notre aide en plus !!!!" Yachiru reconnaissait cette voixet ce ton enjoué, peu à peu ses sensations revenaient alors qu'elle était étendue immobile sur ce qui semblait être de l'herbe. En battant lentement des paupières elle constata qu'elle ne s'était pas trompée, celle qui se trouvait devant elle était bien cette bavarde de Gumohoko. Depuis la dernière fois qu'elle l'avait invoqué, cela faisait déjà quelques années, l'araignée avait bien grandi et beaucoup plus que la brune. La kunoichi commença à se palper le corps avant de s'asseoir, elle ne comprenait pas vraiment ce qu'elle faisait ici. "Je ne suis pas morte ?" Son visage affichait une certaine surprise alors qu'elle fixait les deux aranéides présentes.

"Elle avait dit que tu poserais cette question..." Le ton était particulièrement las. Il venait d'une araignée de taille moyenne à la peau rouge et parsemée d'épines. Yachiru se releva alors, constatant que la végétation était luxuriante. Finalement ce volcan inactif s'était érodé de l'intérieur et peu à peu la vie avait repris ses droits. En regardant le ciel, la geisha remarqua l'enchevêtrement de toiles et de lianes, constituant un habitat parfait pour ces araignées prédatrices. De là haut elles devaient voir ce magnifique paysage au sein du cratère. L'air un peu perdue, le jeune femme se contenta de rétorquer en haussant les épaules. "Alors finalement c'était ici ? Mais je ne comprends rien." Avant qu'elle ne poursuive, Gumohoko l'interrompit. "La grande sage t'expliquera au moment venu. Sois la bienvenue dans mon royaume." La future raikage ne comprenait pas grand chose, et en plus les paroles des araignées venaient ajouter des questions à une liste déjà bien longue. Même si elle était perdue l'Ishimite se sentait à sa place, chez elle.

Une cascade gigantesque s'écoulait le long de la paroi rocheuse, qui constituait cet énorme volcan creux, pour rejoindre une rivière qui se jetait elle même dans la mer grâce à des galeries. Les araignées avaient élu domicile dans les airs à l'aide de leurs toiles, alors que d'autres animaux restait sur la terre ferme. Ce paysage et cette nature pleine d'harmonie faisaient tourner la tête de la savante. Plus les secondes défilaient, plus elle se posait des questions et plus sa curiosité désirait des réponses. Pourtant la jeune femme devait s'armer de patience et de volonté pour obtenir ce savoir. Pour cela, Yachiru allait intensivement s'entraîner durant le temps qu'elle passerait à la cascade de Joren. La jeune femme n'entrainaît pas uniquement son corps, elle forgeait son esprit. Il n'était pas rare de la voir méditer en silence sous la cascade. Il lui arrivait de rester immobile durant des heures, cherchant l'illumination. La brune avait fait souffrir son corps en forgeant son corps dans les montagnes aux côtés de Gumohoko avec laquelle elle établissait peu à peu un duo efficace pour la chasse aux insectes. Elle partageait tout avec les araignées afin de pouvoir enfin rencontrer celle qui représentait la sagesse au sein de leur société. La geisha tentait de les comprendre au mieux, d'être en parfaite symbiose avec ces créatures et au fil du temps elle y parvenait.

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Quatre années se sont écoulées depuis que Yachiru a quitté ce village de pêcheurs au nord de Taki. Tous la croyaient morte et au sein même de Kumo, personne n'avait plus jamais entendu parler d'elle. L'élève du raikage n'avait jamais été considérée comme étant une déserteuse mais plutôt comme une disparue. Aujourd'hui elle se retrouvait face à son destin, les portes du village caché des nuages sont devant elle. Pas à pas elle se remémore sa vie passée, l'okiya, le village, la guerre, l'errance puis l'harmonie. Elle avait quitté la Joren no taki pour se retrouver au point de départ. Pourtant tout était différent aujourd'hui, elle était différente. Le regard qu'elle portait sur ce monde avait changé et la belle avait pris en maturité depuis qu'elle avait quitté sa terre natale. La sage regardait les nuages, les éclairs et son village. Pendant un court instant elle se laissa envahir par la nostalgie avant de bailler. Le voyage avait été long et la brune ne désirait qu'une chose, se reposer dans un lit douillet. Furtivement elle se rendit à la tour du raikage, s'infiltrant à l'intérieur telle une ombre, pour finalement se rendre dans le bureau de son maître.

Il était évident qu'à cette heure nocturne il ne serait pas là. La geisha s'affala alors sur le sofa et s'endormit profondément. Cette nuit là, il fallait croire que ce retour au pays et les réminiscences de son passé avaient fortement perturbé la brune, son sommeil fut troublé par des rêves où elle passait son temps à fuir quelque chose. Finalement la dernière vision fut son dernier souvenir du lieu sacré des araignées et sa dernière discussion avec la grande sage des aranéides. Les dernières paroles de la créature la hantaient. "Dès lors que tu reposeras les pieds à Kumo ton destin sera lié à celui de nombreuses vies. Tu as toujours voulu fuir tes responsabilités et vivre une vie tranquille. Cette fois là tu n'as pas le choix, tu dois retourner là où tout a commencé pour toi." La brune n'avait pas totalement saisi la portée de ces paroles, pour cela elle voulut en avoir le coeur net. De plus elle espérait que son sensei puisse l'aider. Avant qu'elle ne se réveille, le dernier écho d'un souvenir se fit entendre. "Contente toi de suivre ta nature."

Les premiers rayons solaires traversèrent la fenêtre, venant ainsi illuminer la pièce et réveillèrent l'Ishimite. Même si cela lui paraissait très improbable, le raikage n'était pas encore arrivé. Yachiru pensa qu'avec l'âge il avait dû se fatiguer. Toutefois les minutes défilèrent et il n'était toujours pas là. Intriguée par cette singularité, la brune commença à parcourir la tour à la recherches d'informations à ce sujet. Instinctivement elle s'était rendu dans la salle de réunion des sages du village et les entendit en pleine conversation sur l'avenir du village. Chacun donnait ses idées et la kunoichi entendait tout et son contraire. Ils étaient désordonnés, séparés et séniles. Chacun de leur mot sonnait comme égoïste. Chacun semblait vouloir défendre ses intérêts personnels avant ceux du village. Elle était écoeurée par l'attitude de ces personnes, ils étaient aigris et refusaient le progrès. En réalité chacun était d'accord sur un point, si guerre il devait y avoir sa nation en serait l'instigatrice. La poignée de la porte s'enclencha, émettant un petit cliquetis, le silence s'installa dans la pièce.

"Veuillez pardonner mon intrusion, j'étais à la recherche de raikage-sama. Mais d'après ce que j'ai cru comprendre il n'est plus de ce monde et son successeur a disparu." Le ton était calme et ne laissait pas supposer qu'elle avait entendu des bribes de leur petite conversation. Son regard hautain et froid semblait les sonder puis celle qui semblait être une geisha fit demi tour en agitant la main, une forme de salutation malgré un manque de politesse flagrant. "Finalement j'ai compris qu'il n'était plus là, je n'ai pas à être ici non plus." D'une certaine façon elle disait vrai, elle n'avait pas à être ici car elle ne supportait pas la présence de tels énergumènes. La kunoichi savait exactement où aller, le palais du daimyo était l'endroit où elle pourrait obtenir des réponses. De plus Yachiru ne comptait pas laisser ces soit disant sages mettre le pays à mal par pur égoïsme. Le voyage s'était montré bref car la jeune femme ne pouvait se permettre le moindre flegme. Elle ignorait encore ce que son destin lui réservait et dans quoi elle s'apprêtait à s'embarquer.

La savante ne pouvait évidemment pénétrer au sein du palais du daimyo sans s'annoncer sous peine se retrouver nez à nez avec sa garde personnelle. Elle voulait éviter un combat inutile mais désirait un entretien dans les plus brefs délais. Lorsqu'elle se présenta auprès des shinobis qui gardaient les portes de la somptueuse demeure elle le fit en se nommant "kaminari no hime" mais personne ne voulait rien entendre. Le daimyo n'était pas marié et n'avait pas d'enfant, il ne pouvait donc y avoir de princesse. Malgré cela, la brune parvint finalement à les convaincre qu'elle était la promise de celui qui était le daimyo aujourd'hui. La jeune femme fut emmenée devant le dirigeant du pays, tout de suite il avait reconnu cette beauté et cette audace. Même si elle paraissait plus froide, plus dangereuse qu'auparavant, il n'avait aucun doute. Yachiru lui expliqua rapidement la situation à propos du village, ne prenant pas la peine de s'excuser pour sa fuite. Malgré ses fautes la geisha voulait le bien de son village et voyait d'un mauvais oeil l'esprit de vengeance de ces sages. D'après lui ces trois là affirmaient chercher un successeur au kage depuis sa mystérieuse disparition. Cependant ils sélectionnaient des candidats dont ils connaissaient les réticences à se plier aux responsabilités incombant au raikage.

La kunoichi fut conviée à rester dans le palais, son fiancé ne pouvait que saisir cette chance de la garder auprès de lui. Les jours qui suivirent les membres du conseil de Kumo se virent convoqués au palais afin que le dirigeant du pays puisse les interroger. La belle quant à elle restait dans l'ombre afin de ne rater aucun détail. Lorsque les trois pénétrèrent dans la grande salle alors que la brune se trouvait accrochée au plafond et les fixait d'un regard inquisiteur. Le dirigeant posa de nombreuses questions et il obtint des réponses contraires à ce que Yachiru avait affirmé quelques jours auparavant. L'un des trois s'avança alors, de sa position la femme ninja voyait qu'il s'entaillait le doigt à l'aide d'un kunai. Elle observait impassiblement ce qui était en train de se produire, sachant pertinemment l'impact que cela aurait. D'un geste vif, malgré son grand âge, l'homme exécuta les mudras nécessaires et posa la main sur le sol. Ce vieil homme avait obtenu sa réputation grâce à aux puissantes invocations qu'il utilisait durant la guerre. La shinobi était elle aussi très douée dans ce domaine, de plus elle avait déjà invoquée Gumohoko. Toutes les deux étaient suspendues en haut du plafond par un fil et personne ne suspectait leur présence.

Un mille pattes assez grand apparut dans un nuage de fumée et s'apprêtait déjà à bondir sur le daimyo. À cet instant précis Yachiru et l'immense araignée atterrissaient telles deux prédatrices en pleine chasse. Par rapport à ce long diplopode l'araignée était énorme et ne mit pas longtemps à le dévorer. La geisha elle venait d'immobiliser les trois sages avec une certaine facilité. Évidemment leur âge avancé et la sénilité ne jouaient pas en leur faveur face à la jeune et vigoureuse kunoichi. Gumohoko disparaissait déjà alors que des cocons de soie emprisonnaient les égoïstes. Le daimyo sembla impressionné mais la kunoici n'avait rien fait d'impressionnant, elle n'avait fait qu'immobiliser trois êtres en déclin. L'une d'entre elle n'était même pas une shinobi puisqu'elle était la matriarche dirigeant de nombreuses okiyas ainsi que les finances du pays. De plus elle avait eu l'avantage de la surprise. Le dirigeant la trouvait humble malgré sa froideur. De plus l'ingénieuse shinobi avait déjà un plan en tête afin que le pays de la foudre ne paraisse pas affaibli par tant de perte. Si les autres nations venaient à apprendre que le village caché des nuages ne possédait ni kage ni conseil, il se retrouverait en position de faiblesse. Rien ne devait être laissé au hasard afin d'éviter la guerre.

La savante proposait d'utiliser un jutsu pour changer l'apparence de ses araignées afin de faire croire que les sages étaient toujours en vie. Celles-là même chercherait un ninja puissant de kumo afin qu'il soit nommé dirigeant du village. Pendant ce temps, Yachiru proposait ses services afin de s'occuper des finances du territoire. Parce qu'il trouvait qu'elle souhaitait protéger les intérêts de la nation, il accepta facilement cette idée. Tout commença donc à prendre forme et personne ne se rendit compte de la supercherie. La situation restait malgré tout tendue car certains shinobis auraient pu se rendre compte de cette tromperie et tout ce serait alors transformé en drame. De son côté la belle s'intéressait de près aux dépenses du pays et remarqua rapidement que de nombreuses richesses avaient été dilapidées inutilement. Le pays avait dépensé beaucoup dans des stocks d'armement pour les shinobis en cas de guerre, toutefois il y avait aussi des habitations luxueuses ainsi que de grands terrains achetés au sein même du pays. Peu à peu elle rentabilisait cela, faisant des habitations des lieux administratifs et commerciaux et transformant les terres en champ.

La savante s'était lancée dans de nombreuses affaires, elle avait commencé avec le daimyo du pays des rizières en se permettant d'acheter à la fois de quoi semer et de quoi nourrir les populations jusqu'aux récoltes. La geisha fit mettre au point de nombreux systèmes, déviant certaines parties de rivières, pour créer des terres inondées où la culture du riz serait optimale. Cela avait pris quelques mois déjà et les caisses du pays se voyaient renflouer par de nombreux accords commerciaux, Yachiru n'hésitait pas à se déplacer afin de convaincre elle même les plus réticents. Parce que le pays de la foudre se trouve presque totalement entouré par la mer elle investit dans les villes portuaires, se basant sur des méthodes de pêche responsable et respectueuses de la nature. Tout n'était pas encore totalement au point mais le temps, la volonté et les efforts s'occuperaient du reste. Il n'y avait toujours pas de raikage pour kumo et cela donnait une mauvaise image du pays d'autant plus que la supercherie pouvait être découverte d'un moment à l'autre.

Parce qu'elle avait fini par passer son temps à diriger les finances depuis son ancienne okiya, le daimyo convoqua Yachiru. Dans son message il disait vouloir discuter d'un problème à propos de la nation et avoir besoin des conseils de la femme d'affaires. Toutefois il voulait avant tout la tester, elle avait elle même affirmé que vaincre le conseil n'était pas un réel défi. Pour cela le dirigeant voulait la confronter à ses deux gardes personnels, deux ninjas du clan Yotsuki et fait dans le même moule que le sensei de la shinobi. Pour plus de difficultés les deux soldats avaient pour mission de l'attaquer par surprise peu après qu'elle futentrée dans la grande salle. Après avoir salué poliment son fiancé la brune s'installa face à lui sur un coussin. Lorsqu'elle sentit le chakra des combattants la jeune femme comprit que quelque chose se préparait. Elle posa les mains sur le sol durant quelques secondes, tout en attirant l'attention du daimyo par son regard. Lorsqu'elle eut terminé la brune cessa de le fixer. Dans un mouvement lent, gracieux et calculé la kunoichi se releva en s'exprimant. "Cessez vos enfantillages et ne me faites pas perdre de temps avec quelque chose d'aussi futile. Il est inutile de vous cacher."

Il y avait longtemps qu'elle ne s'était pas battue contre quelqu'un d'aussi combattif et fort que son maître, cette fois ci elle devrait faire face à deux énergumènes du même genre sans trop en comprendre la raison. La brune misait avant tout sur son intellect et sa capacité à détecter le chakra d'une personne, il était encore plus simple pour elle de reconnaitre quand quelqu'un malaxait son chakra non loin d'elle. Après avoir effectué quelques mudra la brune cracha un long fil de soie qui prenait peu à peu la forme d'une petite toile. Les deux shinobis bondirent alors sur le sol, encerclant la jeune femme tout en courant vers elle. D'un bon rapide elle atteignit le plafond, fixant la toile sur celui-ci afin d'avoir un appui stable. Les deux gardes s'apprêtaient déjà à lancer un nouvel assaut lorsqu'elle effectua de nouveaux signes avec les mains. Le sol s'électrifia subitement, secouant légérement les deux gaillards. L'ingénieuse kunoichi avait en réalité insufflé un peu de son chakra raiton dans le sol, un piège qui pouvait se montrer utile dans certaines situations mais pas vraiment contre des membres du clan Yotsuki. Pour marcher sur le sol il leur suffisait à présent de se protéger à l'aide de leur propre chakra raiton.

Yachiru était bien consciente que sa technique était inutile mais il s'agissait avant tout d'une façon de leur montrer qu'il ne fallait pas la sous estimer. Ils l'avaient attaqué sans même utiliser leur armure raiton, son sensei lui même ne se serait pas autorisé une telle provocation. Sur ses gardes, la combattante les observait alors que l'un d'eux lançait des kunais tandis que l'autre préparait une attaque de ninjutsu. D'un bond elle revint sur le sol, esquivant ainsi les armes de jet. Leur duo était parfait, la geisha ressentait que ces deux là avaient l'habitude de se battre en duo et c'était probablement un atout. Alors que des éclairs allaient s'abattre elle esquiva de nouveau, effectuant un mouvement de côté sur le sol. L'autre se tenait debout devant elle, arme en main, son katana s'abattit sous la gorge de la geisha. Aussi rapidement que la lame avait frôlé de près sa jugulaire, la jeune femme s'était transformée en une multitude d'araignées. Ils comprirent alors qu'il s'agissait d'un clone tandis que l'originale se trouvait encore au plafond, quelques entailles apparaissaient sur son corps et ses vêtements. Quelques gouttes de sang s'écoulaient mais aucune de ses blessures n'était mortelle ni même vraiment handicapante.

Le plafond était recouvert de petites araignées qui bougeaient dans tous les sens. Certaines d'entre elles finissaient par tomber au sol. La tête en bas, la kunoichi affichait un air déterminé et quelque peu effrayant. Les shinobis ignorèrent les aranéides, préférant s'en prendre directement à celle qu'elles servaient. Des lasers filèrent rapidement vers Yachiru, elle n'avait pas pensé qu'un utilisateur du ranton puisse se trouver ici et se disait qu'elle avait été imprudente. Évidemment elle n'aimait pas vraiment ce combat mais peu à peu la belle voyait un moyen de se prouver qu'elle était devenue plus puissante que son sensei. C'est littéralement en un éclair lumineux que la jeune femme disparut de la vue de ses ennemis. Les araignées qui survivaient aux attaques continuaient inlassablement de tisser, remplissant peu à peu la pièce de petites toiles aux formes étranges. Dans un lieu tel que celui-là elle ne pouvait utiliser ses plus puissants jutsu et devait tout miser sur la subtilité afin de ne rien détruire. Cela réduisait un peu son répertoires de techniques mais elle pensait s'en sortir. Les deux gardes rangèrent leurs lames, décidant d'utiliser le nintaijutsu. Ils étaient rapides, puissants et fonçaient sur l'Ishimite.

D'après leurs mouvements, ils allaient agir parfaitement en duo. Alors que l'un se trouvait devant l'autre était derrière. La brune ne bougea pas, elle attendit le dernier avant de disparaitre, les forçant à s'arrêter subitement avant de se percuter. Ils auraient pu s'assommer assez violemment si ils ne s'étaient pas stoppé à temps. La kunoichi semblait lasse, cela ne menait à rien et elle devait le faire savoir. "Je n'ai rien contre eux et ils n'ont rien contre moi je le sens. Faites cesser cela, c'est ridicule. Je refuse de me battre contre des shinobis qui servent les intérêts du pays." D'un mouvement rapide elle lança son kaiken, caché dans sa manche, sur le daimyo; La trajectoire de la lame était parfaite, elle avait tranché quelques cheveux du dirigeants du pays avant de se loger dans le mur. De cette façon elle était certaine qu'il comprendrait son agacement. Finalement le combat cessa sans même que Yachiru n'ait pu faire ses preuves. Toutefois il ne faisait aucun doute qu'elle avait de l'autorité et savait se faire respecter. Son fiancé lui expliqua qu'il s'agissait là d'un test, il avait vu son implication pour le village et elle aurait pu être utile en tant que kage. Il ignorait cependant son niveau mais elle avait réussi à tenir têtes à deux shinobis deux talents sans montrer de signe de fatigue. De plus elle s'était montrée capable d'anticiper et d'élaborer des stratégies.

Même si la belle ninja ne désirait pas ce poste, elle semblait ne pas trop avoir le choix pour le moment. Puis finalement elle comprit pourquoi de nombreuses vies seraient liées à la sienne selon la grande sage des aranéides. Ishimite Yachiru était nommée Godaime Raikage, prête à montrer sa volonté aux yeux du monde. Avant cela, elle devait avant tout faire ses preuves au sein même de son village.