WHO YOU ARE

IDENTITÉ

Nom & Prénom : Yuroza Nua
Âge : 16 ans
Village : Âme
Rang : Genin
Niveau de puissance : D ou C
Spécialités : Taïjutsu & Raïton noir
Équipement : Une ombrelle plutôt lourde et robuste, des bandages en tissus - Au niveau des avant-bras, torse et bas des jambes, parfois aussi sur la tête -, parcourus de fils spéciaux en un matériau capable d'accueillir du chakra.

CARACTÈRE DU PERSONNAGE

Obligé de se morfondre derrière une attitude factice au contact du monde extérieur, sous les ordres de ses supérieurs. De se conformer à des manières usuelles, plus aptes à endormir l'attention d'esprits trop curieux envers ses propres origines. Ceux-ci ne l'accepteraient simplement pas, et finiraient inévitablement par se mêler d'affaires ne les concernant pas. Si bien que ce sourire naïf, débile et ignare inondant en permanence son visage, ces répliques dignes d'une parodie consciente et volontaire sonnent totalement faux, intriguant davantage que le but initial. Parfois même s'emploie-t-il à accuser sur le coup les dirigeants de sa famille en leur présentant aussi ce comportement, à les narguer d'une fuite lamentable. En effet, au deçà de cette façade inventée de toute pièce se cache une personnalité forgée par l'héritage d'un style de vie et de traditions archaïques ou même bestiales. Ayant grandi dans une ambiance cultivée par les délices de l'argent, de l'alcool, du plaisir charnel et surtout de la vénération des combats, conflits ou règlements de comptes, Nua s'est rapidement adapté jusqu’à puiser en ces habitudes une certaine normalité absous de toute gêne, sans pour autant s'adonner à la totalité de celles-ci ... L'on dit même qu'une malédiction planerait sur eux, de ne jamais pouvoir trouver d'autres places que sur le champ de bataille. D'y naître et d'y périr.

Conscient de son statut, de sa condition, le jeune homme ne rechigne pas à accepter ces méthodes barbares, où dès que le corps le permet, chaque nouvelle recrue se voit plongé dans la formation guerrière du clan, en étant coupé de toute présence maternelle, voire en certains cas, paternelle. Ce afin de les libérer des chaînes fragiles de relations futiles à leurs yeux. Cette fameuse idée d'obtenir un esprit et un corps d'acier, afin de s'estimer à la hauteur des anciens préceptes ... Un principe que respecte profondément Nua, le transformant peu à peu en une sorte de fanatisme, légèrement exposée envers les siens. D'ailleurs, ceux qui se sont chargés de son éducation ont peu à peu perçu en lui une facette dérangeante, avouant au chef de famille une tendance vicieuse à se retourner contre eux, prêt à montrer ses crocs vers ses propres enseignants. Une descendance peut-être trop galvanisée des contes et récits de leur histoire ... Un constat assez proche de la réalité en fait. Renfermé dans une micro société recluse sur elle-même, Nua a dévié des idéaux du meneur suprême de son clan, à force de le regarder de jour en jour et de discerner en lui une peur bien profonde ...

Là où chacun s'amuse des perversions du quotidien, il s'obstine à ne pas oublier les fondements de leurs origines ancrées dans les pages de manuscrits d'antan, et remarque l'excuse d'une beuverie permanente pour s'en détourner ... Surement à cause de cette fameuse légende à leur sujet. D'après une interdiction décrétée d'avant même sa naissance, nul n'aurait le droit de se montrer à la lumière du jour sans se couvrir. Caprice infondé ? Complot illusoire ? Faiblesse ? Effets indésirables sur le comportement ? Les rumeurs vaguant à ce sujet s'avèrent trop vagues, trop flous. Et son rang, contraint de demeurer au sein de la nation, n'aide pas vraiment à en découdre. Mais l'apprenti ninja continue de lever la tête vers le ciel, désireux de pouvoir y percer l'astre solaire. Non d'une niaiserie utopique ... Seulement pour défaire l'idiote fuite de ses compères. Il s'agit de son monde, coupé d'un extérieur encore trop étranger à sa personne. Pourtant, parfois son esprit y divague, histoire d'y dénicher d'autres moyens d'accomplir son ascension, d'autres moyens de consolider sa voie du combattant. Ce sans avoir idée des conséquences d'un contact avec les sentiments propres aux autres personnes ...

PHYSIQUE DU PERSONNAGE

Jamais n'ira-t-on lui trouver de talents particuliers dans le domaine de la lutte au corps à corps, à se fier uniquement à cette silhouette élancée, aux traits presque trop juvéniles pour son âge. Pire encore avec cet étrange faciès, dépourvu des affres d'une misérable existence dans les bas-fonds de vétustes quartiers. D'ailleurs, l'on remarque souvent cette teinte peu commune régnant sur l'ensemble de sa tignasse, proche d'un saumon léger, avec en plus une texture très soyeuse au toucher, que certains vont jusqu'à se méprendre à celle d'une autre gente. Toujours attachée en une longue natte retombant vers l'arrière, tels les spécialistes en arts martiaux, sa chevelure s'avère être un héritage direct de sa mère, d'une descendance génétique qui lui vaut toujours la curiosité de ses frères, trop rare parmi les leurs. Même dans tout le village en fait. Mais cela n'a jamais représenté une véritable contrainte en soi, puisque l'élément portant le plus à controverse pour les dirigeant de sa famille se trouve dans son gabarit, pas assez imposant par rapport aux habituels baraqués dignes de combattre chez eux ... Bien que ses capacités se soient imposées au fil des années, à instaurer une égalité, voire parfois une supériorité envers ses alter ego.

Preuve en est de sa tenue largement méritée, conforme à des standards bien spécifiques de ses propres aptitudes et des anciennes traditions de sa culture liée au mercenariat. Celle-ci relève de deux pièces séparées constituant un Kimono de Kung Fu, pratique et souple pour tout mouvement acrobatique ou nécessitant des postures osées. L'essentiel figure dans un haut sombre à moitié bouffant, dont les larges manches tiennent en des replis fixes vers l'extérieur, dévoilant ainsi la couleur blanche de la couche inférieure. Elle descend jusqu'au bas de ses genoux, détachée sur les côtés de façon à ne pas gêner les déplacements. Le pantalon quant à lui se montre plus simple, d'un ton identique aux manches précédemment cités, avec en complément de plusieurs chausses selon la situation ; Soit des sortes de wabakis noir et uniformes, en salle ou entrainement, soit de longues bottes de cuir résistantes bien que lisses, dans lesquelles viennent s'enfouir le surplus de tissu sur ses tibias, lors de risques périlleux. Souvent, lors de ses excursions à travers les ruelles de sa nation ou au dehors, Nua embarque avec lui une cape imperméable digne d'un poncho, dont l'attache entoure son cou telle une écharpe ... De quoi l'apparenter à un maraudeur.

Enfin l'on distingue ses accessoires primordiaux, ne le quittant presque jamais. D'une part, il s'agit d'une ombrelle, taillée dans un mélange de métal et de bois vernis qui donne l'impression de servir à contenir la pluie continuelle d'Ame. Cependant, sa fonction initiale réside dans son poids assez impressionnant, comme un handicap, histoire de garder un développement quotidien de sa puissance physique. Les seconds reposent en des bandages de tissus entourant fermement certaines parties de son anatomie, parcourus au sein de leur tissage de fils spéciaux en un matériau capable d'accueillir du chakra, et impossibles à distinguer à l’œil nu. Ceux-ci se situent sur ses avant-bras, son torse et bas des jambes, parfois même sur sa tête, lorsque ces dits bandages masquent son visage.

HISTOIRE DU PERSONNAGE

Derrière la sauvagerie, la bête apeurée ...

Petit encore. Trop jeune même. Aux abords du village d'Ame ...

De ses paupières revenaient lentement des bribes d'une mélasse de pluie, de boue et de formes brumeuses vagues, accompagnées de rires crasseux, ragaillardies par la satisfaction d'une vengeance comblée. Des mutins essayant de s'échapper, transformés en une mission d'élimination. Un groupe d'individus aux allures semblables, plus grands et imposants que lui, s'exécutaient à passer en revue et fouiller les cadavres jonchant les mares de sang aux alentours, comme si cela tenait du simple sport pour eux. Et au milieu de tous ces parias trimballant le titre de shinobi, se dressait là, cette silhouette titanesque de dos à sa vision, reconnaissable à ses longs cheveux grisés ... D'une nouvelle braise au fond de ses tripes, Nua se força subitement à se relever, les deux bras repliés vers l'avant en guise de support. Se reprendre pour faire face. Mais l'effort se montra complètement inutile, à cause d'une fatigue si grande que l'ensemble de ses muscles allaient se déchirer une par une, tremblant de par l'impuissance après la bataille ... Ce fut-là une contrainte frustrante. Pourtant, son entêtement demeura intact, supportant toute forme de douleur afin de rester légèrement en hauteur, juste assez pour apercevoir la cible de ses interrogations personnelles ... Pourquoi cet homme si puissant, doté de telles facultés, voulait constamment se préserver de la lumière du soleil et des affaires en dehors de ces territoires ?

Tous le suivaient, soumis à un mélange d'appréciation, de crainte et de dévouement à un guide suprême, sans jamais douter de ses choix et orientations. Le jeune homme quant à lui, allongé en ce moment même sur un sol flasque, n'arrivait pas à se faire à l'idée ... Trop curieux de connaître les raisons d'une détermination fanée, d'une flamme noyée jour et nuit dans les péchés de la nuit. Le doute immergeait peu à peu dans son esprit, s'attelant à chaque rencontre à le sonder, chercher derrière cette carapace monstrueuse le protégeant de la majorité des obligations, outres celles du dirigeant du village. Sa restriction ne devait qu'être une excuse, un prétexte pour s'entourer des siens et leur faire accepter une politique de cloisonnement, sans attirer les emmerdes. Cependant, le vieux mercenaire ne se retenait pas de pavaner, d'imposer les instructions rudes et sévères du clan aux plus jeunes, en s'estimant à un rang d'exception par rapport à eux, misérables. Cela constituait aussi la raison de sa présence ici, forcé à accompagner les adultes dans ces risques et de se battre comme eux, malgré un tuteur associé à sa survie. Tch ... Une mascarade.

« Ahah, patron, vous ne devriez pas vous exposer autant au combat à votre âge. Je ne serais pas aussi sûr de ne pas vous écraser la prochaine fois hé hééé … Venez, relevez-vous. »

Sous les traits de cette voix un brin vieillarde, le traitant toujours comme le meneur de l'équipe par simple amusement, apparurent des bottes foncées suivis du visage d'Abuto, son fameux garde-fou au sein de la famille. Un brun virant au blond, à la barbe naissante et négligée sur le bas de son faciès en plus d'une chevelure relativement importante, bien qu'assez raide. Sa main se posa ferrement sur son épaule sans le but de l'aider à se remettre sur ses pieds et échapper ainsi à ce supplice ... Pourtant l'attention de l'adolescent ne quitta pas le chef. Déterminé. Persuadé. Une certaine méprise s'emparait de son cœur, de voir cette ombre s'interposer entre lui et le ciel. De demeurer là-haut, d'une fragile façade. Pour l'instant, Nua siégeait au bas de la société. De leur société. Mais viendrait un jour l'heure d'endosser cette malédiction et de l'accepter ...

« Faut qu’on rentre maintenant … »

Le chemin vers le soleil

Une nuit d'Ame dans la demeure familiale. Nua proche de la quinzaine ...

« Eeeeh, tiens vous voilà ... C'est donc ici que vous vous cachiez. Ni d'alcool, ni de jeux, ni de femmes, ni même de pillages sérieux. On dit même que vous ne vous occupez pas du butin une fois l'action terminée. Juste un goinfre qui ne fait que s'entrainer et combattre chaque jour ... Si ce n'est pas un gamin qui vire mal là ! Je vous croirais presque malade patron. »

Encore lui, ce fameux Abuto dont les contours se précisaient peu à peu sur le rideau blanc en guise de portes coulissantes, juste derrière. Ce-dernier traînait le long d'un des nombreux couloirs de la demeure familiale tout en se massant l'épaule en des mouvements circulaires du bras, au sommet de plusieurs étages, dont la position accordait une vue appréciable sur une partie des quartiers de la ville. Un atout que mettait à profit le jeune Nua, assis tranquillement sur le rebord d'un balcon protégé de la pluie ruisselante par une toiture allongée, à balancer tel un idiot ses jambes dans le vide, comme désireux de s'y jeter. Sa tête ne daigna même pas bouger à l'approche de son compagnon de route, d'un air béat sur le faciès, malgré ce côté appréciable le différenciant du reste de la troupe. Le vétéran ne semblait pas vraiment obéir à son âge respectable, grâce notamment à une attitude assez passive sur toute sorte d'affaire, importante ou non. Ni mauvaise langue, ni calculateur. Il faisait partie de ces personnes se contentant uniquement de prendre les choses pour ce qu'elles étaient. Assez pour obtenir un semblant de confiance ...

« Abuto-san ! Toi ici, en cette nuit, à t'intriguer pour moi ? Grillé. Mais tu ne feras pas long feu en vivant dans le passé. Tu devrais appliquer tes propres conseils ! »

Soupirant un grand coup, les sourcils légèrement froncés, le grand bonhomme déposa alors son ombrelle adaptée à sa taille contre le mur, et se cala contre la bordure de l'entrée, croisant les bras.

« Pas de grillé qui tienne espèce d'idiot ! Vous n'avez pas besoin d'employer ces airs stupides en ces lieux. À vous obstiner dans cette voie, vous ne ferez qu'attirer les foudres du boss. Pourquoi ne pas se contenter de ces simples plaisirs et ne pas chercher à penser ? »

Lui n'aimait pas les problèmes, ni le dérangement. Compréhensible d'une part, pour un véritable bon vivant au fond de ce guerrier, en opposition à cet univers de perversion. Comme à son habitude, ses tracas se dirigeaient vers l'enfant ayant grandi à ses côtés depuis le début. Même si de surface, l'on le prendrait davantage pour un subordonné qu'un tuteur, en dépit de son rang. Si étrange ... Au moins ses interrogations méritaient une réponse un peu plus sérieuse. S'arrêtant de bouger, l'apprenti ninja se contenta de croiser les bras, pivotant un petit peu la tête.

« Je ne suis pas pressé de devenir vieux. Le Saké et les femmes n'étanchent pas ma soif. Ce n'est ici que la prison d'un vieil homme desséché par le temps ... Dis-moi plutôt Abuto-san, qu'y a-t-il par-delà les nuages ? »

Un ricanement survint suite à ces mots, après un changement radical vers une exaspération clairement marquée. Peu à peu, les doutes du garde du corps se confirmaient. Tout comme le ressentaient bien d'autres de ses supérieurs d'ailleurs ... Mais d'aucun ne réagissait encore, si ce ne fusse en punition lors de démonstrations trop osées ou peu respectueuses. Ce pour une bonne raison. S'opposer au boss pour le moindre d'entre eux s'avérerait d'une tentative de suicide, un acte bien inutile ... Puisque avant cela, demeurait la tâche de soustraire les partisans des festivités à lâcher ces coutumes. Illusoires certes ...

« Vous voulez vraiment que je vous le dise ? Il n'y a rien là-haut, ni pour moi, ni pour vous. Seulement des imbéciles qui se brisent les ailes en essayant d'atteindre des sommets trop élevés et vides de sens pour eux. Desséché ou pas, ce vieil homme malgré sa condition vous écartèlerait tel un aigle sans s'inquiéter le moindre du monde. Vivez votre jeunesse, pauvre fou ! Aha ... Il est temps je crois d'y aller pour moi. »

Peut-être ressentait-il un certain regret quant au sort funeste présagé envers le jeunot dans les apparences de sa quête perdue d'avance. Puis, la discussion n'apporterait rien de plus à ce stade, sauf une altercation stupide. Mais jamais sa confidence n'irait se briser ... Nua demanda tout de même, juste pour instaurer cette prise de conscience.

« Où vas-tu, Abuto-san ? »

« Appliquer mes propres conseils, abruti ! Et aussi, c’est aux tuteurs de réparer les erreurs de leur protéger. Ou plutôt, de leur ouvrir le chemin sans entraver leur évolution et leurs ambitions. N’oubliez pas cela … Kuhuhu … »

Le Yuroza se retourna subitement, d’une certaine habilité et fluidité sur la rambarde, et secoua sa main tel un demeuré tout en chancelant.

« Gambatte ne ! »

Le début de la route vers le soleil … Une longue route …