WHO YOU ARE

IDENTITÉ

Nom & Prénom : Kurowa Iatsu
Âge : 33 ans
Village : Iwa
Rang : Jonin
Niveau de puissance : A
Spécialités : Ninjutsu (Doton/Katon) & Hijutsu (Ranji, les techniques capillaires) & Kuchiyose
Equipement : Equipement du ninja, un calepin en guise de bloc note et de quoi écrire.

CARACTÈRE DU PERSONNAGE

Dénué d'ambitions politiques, sentimentales ou sociales. Au deçà des standards militaires, des quêtes noyées sous le cercle vicieux d'une société redondante. Cet homme ayant pourtant grandit dans les mêmes tumultes que ses camarades a érigé sa vie et son existence autour d'une seule et unique notion, essence même de leur métier : Le combat. Ou plus précisément toutes les pratiques concernant les arts du shinobis et autres maîtrises dérivées. À ne pas confondre avec les criminelles assoiffés de sang qui ne font que traverser les champs de batailles afin de remporter toujours plus de victoires, bêtement ; Chez lui, cela prend la forme d'une étude de grande envergure, un projet étalé sur des années et des années, avec une facette artistique. En effet, de nature observateur, Kurowa Iatsu s'imprègne avec minutie de chacune de ses aventures ou bien de celles qui se présentent à ses yeux et les rédiges ensuite par écrits, histoire d'en tirer tous les enseignements possibles. Certes, on trouve toujours son style fantasmagorique, abusant de descriptions allant au-delà de la réalité terne du vécu. Mais justement, sa plume s'emploie à retranscrire l'âme cachée derrière chaque joute, les choix et les pulsions émanant des mouvements ou initiatives, selon sa propre fascination et compréhension de l'être humain.

Toujours à l'affut du moindre challenge, sa passion semble l'emporter sur les autres principes itinérants à sa condition, capable de déroger à certaines situations afin d'assouvir sa curiosité. Débarrassé depuis longtemps de son ego, des valeurs vides pour lesquelles de nombreux ninjas se battent, son adversité imposera toujours un vent de fraicheur dans sa méthode. Nul besoin du résultat, du grade ou de la puissance. Ses intérêts se portent davantage vers l'essence de l'individu, de cet instant fugace où le prétexte de la confrontation transcende un désir propre, en dehors des rôles imposés par la hiérarchie. La cause contre la cause. La volonté contre la volonté. Puis, évidemment, de ses connaissances sur la maîtrise du chakra et autres apprentissages pouvant en être tirés ... Le côté technique de l'affaire. Vue comme ça, son statut de soldat intégré à une armée et un village caché parait presque paradoxal, son entreprise s'apparentant plus à celui d'un ermite solitaire empli de voyages ... Malheureusement, l'utopie reste difficile à réaliser. Puis, l'évolution parmi une communauté avec une partie de ses missions laissées à son appréciation lui convient assez pour montrer un sens de loyauté envers sa patrie, sans en faire un fanatisme. Parfois même, ses idéaux s'avèrent ambiguës, face à des propositions plus séduisantes par exemple ...

À la lisière du scientifique et de l'artiste, outre les attraits obsessionnels de sa ligne de conduite, le soldat de la roche jouit aussi d'une bonne réputation en tant que Senseï auprès des Genins et des Chunins, avec des résultats concluant le long de son parcours ... Malgré des décalages de temps en temps inquiétants quant à des expériences d'éducations peu orthodoxes. Après tout, qui de mieux avec tous ses livres basés uniquement sur des analyses d'adversaires du passé, recueils d'une expérience conséquente. D'autant plus que son caractère semble convenir à l'idéale du professeur prêt à transmettre efficacement son savoir ; Il déborde d'une patiente et d'une sérénité évidente, confondue la plupart du temps avec un détachement personnel des souffrances de la vie, raisonnement davantage subtile. Cette nuance surgit surtout à ceux dont les liens se forgent au-delà de la simple connaissance, parvenant ainsi à discerner en lui une philosophie loin de la vision machinéenne. Au lieu des rouages systématiques du bien et du mal, son esprit opte plutôt pour l'inertie et les tumultes. De là, tout un chacun via un choix conscient ou non décide de se placer dans l'un ou l'autre de ces états et donc de souffrir ou non.

Un psychologue ? Pas vraiment. Du moins, pas dans l'optique d'un réconfort brut, à prononcer les mots attendus par l'âme meurtrie juste pour apaiser provisoirement ses maux. Ses conseils s'aviseront en général de porter soit une solution, soit une acceptation du problème en question. Mais toujours avec l'implication d'un engagement radical, d'une prise de position ferme pour s'en sortir. Quitte à y perdre, quitte à recourir à des méthodes peu usuelles. Le prix à payer si l'on souhaite profondément un sort particulier, et souvent une résolution à la mesure de la récompense indiquée, la dernière option se définissant dans l'absence d'action, si la crainte s'avère trop grande vis-à-vis de l'ambition. Inutile de lui demander de vains espoirs ... Les faits sont là, à disposition. Le souci d'une telle philosophie se révèle lors d'une confrontation directe avec les mœurs de la société, notamment devant les notions d'éthiques ou de morales ... Ce qui tend en de rares occasions à attirer des regards intrigués sur lui. Si l'on parvient à outre passer son côté taciturne par rapport à sa véritable personnalité évidemment ... Il ne faut pas forcément se fier à l'aisance et la sociabilité en surface ...

PHYSIQUE DU PERSONNAGE

Savant mélange de plusieurs facettes différentes en une même apparence, Iatsu fait preuve d'une certaine excentricité quant aux impressions dégagées envers son entourage, de par une flopée de petits détails subtiles, assez futiles au départ. À commencer par ses habitudes vestimentaires, obéissants à plusieurs styles de stéréotypes. L'on peut ainsi distinguer une fine couche de tissu sombre, opaque, qui, par-dessous les autres, épouse parfaitement les contours de sa musculature, en remontant jusqu'au nez, le bas du visage totalement recouvert de cette couleur proche d'un noir peu intense. Celle-ci prend du relief en considérant l'azure ternie du kimono resserré qui la surplombe, dont les bordures semblent dessinées par de larges bandes blanches, ainsi qu'un obi dans une teinte plus foncée afin de maintenir fermement haut et bas. Contrairement à l'accoutrement des Samouraïs, les parties bouffantes s'avèrent ici plus rares, seulement présentes au niveau du torse puisqu'aux extrémités des bras et jambes résident des bandages unifiant le tout à sa peau. Un ensemble bien représentatif du Shinobi, de l'assassin de l'ombre voué à user de la discrétion et de l'agilité afin de s'employer à des tâches ingrates. D'ailleurs, les traits de son faciès n'aident pas vraiment à déroger à cet effet, avec une pâleur clairement visible, parcourue de deux yeux proches du safran, comme d'un tueur qui aurait séjourné quelques temps dans les bas-fonds de cellules de prisons ... Et pourtant, naturels !

Impossible cependant de se limiter à ce simple jugement. En effet, là où tout laisse penser à un truand, la longue veste descendant jusqu'à ses cuisses, d'une conception uniforme et des plus banales, vient briser cette image initiale pour en induire une nouvelle. La qualité et le travail apportés sur le vêtement se montrent si rudimentaires, que l'on croirait reconnaître la fortune d'un paysan, d'un vagabond des grands chemins qui ne s'occupe pas vraiment de s'entretenir d'ornements luxueux seulement dans le but de plaire à son entourage. Tout au plus des babioles modestes, de valeurs ridicules en tant que marchandises. Le tableau s'en retrouve complété, voire totalement confirmé par le choix de sa chevelure si particulière, à l'opposé de ce que serait une arme de combat taillée pour le meurtre ; Dressée en pique sans aucune unité apparente malgré la chute en arrière imposée, sa tignasse détonne souvent de celles de ses propres confrères, assez originale à vrai dire. Telle la fourrure aiguisée d'un hérisson, ou l'imposante crinière d'un lion sauvage, l'on la compare en bien des figures fantaisistes, malgré ce côté délaissé évoquant un ermite solitaire ne s'embarrassant pas du regard des autres ... En cela, nombre d'étrangers ou ignares se méprennent quant à son utilité, y définissant même une gêne. Certes, il n'est pas aisé de la deviner d'emblée ...

Doué des facultés héréditaires du Ranji via des techniques capillaires, notre homme transforme le moindre de ses cheveux en des outils de guerre insoupçonnables, grâce à un allongement conséquent. Se mouvant alors aux grès de sa volonté, se dégage de lui une valse fulgurante et parfois loufoques dont la puissance n'en démord pas ; D'où le surnom amusant du ninja aux milles bras. Une maîtrise des plus farfelues et pour le moins rafraîchissante qui renforce ce refus permanent de ne pas se conformer à des codes précis d'un genre ou un autre, d'innover à tout instant et tromper les gens. Évidemment, ce type de résultat ne tombe pas du ciel. Tout au long de sa route et surtout grâce à sa passion première, chacun de ces éléments se sont installés peu à peu chez lui, en observant et analysant ses rencontres sur le champ de bataille, avant de rédiger sur eux. Au point où un simple regard de sa personne suffit aujourd'hui à dégager toute l'expérience d'un érudit ayant étudié l'art du combat au-delà de ses standards académiques. En témoignent ses nombreuses balafres longeant son corps usé et imparfait, dont l'une siège sous son masque, trop peu appréciable pour la décrire ... À la chance de ceux qui parviendront à la découvrir … Le reste étant un mélange de cicatrices et de chair meurtrie, issues de tentatives trop osées. Rien de regrettable, du moins, vis-à-vis de sa personne.

Outre sa fonction de soldat, dont la pratique l'a orienté vers un physique destiné à l'agilité et à l'acrobatie au détriment de la force brute, le ninja d'Iwa arbore des allures de professeurs, via notamment ses propres études toujours actives depuis sa sortie de l'académie ; Et à cette faim, jamais il ne se sépare de son calepin à la couverture solide et aux pages agréables au toucher, accompagné inévitablement de quoi griffonner dessus. Le tout dans sa sacoche, sauf le carnet parfois accroché à sa ceinture d'une chaîne métallique. Cela lui permet de relever tout le nécessaire comme idées et descriptions afin de les transposer par la suite dans ses ouvrages, longs et instructifs de son vécu, certaines accessibles à ses disciples. Selon ses besoins artistiques et spirituelles, son bagage change de contenu, pouvant surprendre plusieurs de ses camarades ... Puisque pas forcément adapté à une situation de danger. Mais tous leurs secrets résident au plus profond de son esprit …

HISTOIRE DU PERSONNAGE

Note : Plus qu'une histoire pure et dure, puisque le passif de mon personnage n'a en soit rien d'extraordinaire, j'ai décidé d'exposer ses motivations et sa quête via des passages de ses ouvrages. Ceux-ci, dans le contexte, n'ont rien d'officiels, simplement voués à usages personnels ou pour ses disciples. Les passages entre "[...]" correspondent à des extraits de chapitres, là où certaines phrases en italiques en dehors de ces balises se réfèrent à des morceaux de textes en début ou fin de chapitres.

Chapitre 37

Ce jour où je m'enivrais de découvrir une autre dimension à l'art du combat. Ma jeunesse, mon inexpérience, mon ignorance face au dévouement forcené de l'instinct de survie. De la cause, l'esprit et du corps entièrement versés à ce dessin.

[...] Cette fournaise ... Moi-même qui d'habitude supportait assez bien les effets liés à la chaleur de par mes débuts d'apprentissages sur l'affinité du Katon ne parvenait à tenir debout sans lâcher des gouttes de sueurs, là encerclé d'une verdure écarlate. Pris au piège au sein de flammes ondulant de façon envoûtante jusqu'à consumer la moindre feuille en une crasse noircie, je demeurais immobile, légèrement en retrait de la position de mon supérieur, vers lequel se dirigeait brièvement mon attention, en proie à une interrogation sur notre sort et nos prochaines actions ... Ce détenue aux contours démesurés déchaînait inlassablement toute sa colère envers tout obstacle, après avoir sauvagement brisé les liens le maintenant au statut de simple captif à transférer d'une prison à une autre. La mission tournait déjà au casse-pipe d'un regrettable incident, à mon plus grand plaisir. Impossible de le cacher, pas devant ce génie subjuguant offert par la grâce du hasard. La tension gagnait peu à peu mes coéquipiers, là où j'essayais de percer une intuition initiée depuis le départ au fond de mon esprit ... Cet homme que l'on jugeait comme une brute n'agissait au final pas comme telle ; Lorsque, d'une prise minutieusement placée, les gardes s'écroulaient sous le poids de sa fermeté, se profilait une méthode efficace, en plus de ses précautions afin de retenir les menaces plus importantes.

Même si les blessés - voire cadavres pour certains - constituaient le menu fretin, de sous sa rage dévastatrice surgissait une expérience assez étrangères à nos propres principes de luttes. Pour la première fois, je me rendais compte du manque de stimulation imposé à nos talents par des styles trop académiques employés le long du parcours d'étudiant à Chunin. Cet adversaire était carrément taillé à affronter plusieurs adversaires en même temps, toujours dans l'optique d'une survie à mériter peu importe les circonstances sans ne jamais s'arrêter, alors que le rapport sur sa personne indiquait seulement l'attitude d'un animal exécrable. Un échange visuel avec le meneur de l'équipe d'escorte suffit à soulever ce constat. Il fallait se battre à trois comme un unique shinobi, au risque de trépasser dès le début de l'affrontement. Nul autre choix. Nous fendîmes ainsi sur lui, torses rabattus vers l'avant, au milieu d'un tourbillon de brasier issu d'une technique astucieuse, à visée purement incendiaire au détriment de dégâts directs. Un ingénieux système se nichant dans un coin de mes pensées sur l'instant. Plus tard, irais-je peut-être me l'approprier ou m'en inspirer ...

D'un signe des mains, mes cheveux s'allongèrent en ligne droite en guise d'ouverture, histoire d'essayer de l'immobiliser à distance. De face, l'initiative se voulait facile à anticiper sans pour autant être ignorée et de procurer une opportunité aux compagnons à proximité. Mais sa réaction m'étonna subitement, où au lieu de s'écarter, son bras opposa une résistance digne d'un mur de roche, sur lequel ma chevelure s'enroula tel un fouet. J'écarquillai les yeux, d'une surprise frappante. Puis fus saisi de l'assurance et de la puissance dégagée par les siens ... Nous étions - en tout cas moi et le second ninja de grade inférieur du groupe - de la rigolade à côté de ses capacités. Pas assez instinctifs. Le soulèvement. La voltige. Et enfin le fracas du dos sur le tronc d'un arbre robuste, annihilant plusieurs secondes durant mes perceptions ... Au sol, je tentai tant bien que mal de me relever, le poing crispé sur l'effort, ce malgré le flou pesant sur les alentours et la résonance agaçante dans les oreilles. Ensuite ? Je ne saurais mentir sur l'intérêt grossier de ma participation dans cette bataille, surtout lorsque mes pupilles allèrent de nouveau croiser la silhouette du renégat, entourée d'une illumination aussi éclatante que les rayons du soleil via le rebond du feu sur sa peau. Déjà en train d'enchaîner, pendant ma misérable situation ... Ces distinctions d'honorables guerriers et d'ordures criminelles ne portaient en fin de compte plus aucun sens. Une blague sans nom.

« Reprend toi ! Arrête de flâner comme un faible et tiens-toi au moins correctement devant lui ! » Me disais-je intérieurement. Pourtant, rien de cela ne parvenait à me donner autant de vivacité que ce monstre en tout point supérieur ; Avant même d'évoquer l'idée de la puissance, l'on se confrontait enfin à ce vide ridicule au fond de nos cœurs, écrasé par la détermination de cette âme possédant de véritables raisons à insuffler dans le moindre de ses gestes. Même ma deuxième charge, Kunaï à la main bloqué entre deux signes précédents les techniques ninjas, n'eut guère d'effets, si ce ne fusse le choc brutale de son poing sur ma joue, malgré la bonne idée de chercher une faille pendant l'exécution de son crachat de flammes ... Trop précipité, trop prévisible. Avant d'annoncer l'offensive, ses instincts aiguisés lui permettaient de contrer presque par réflexe des attaques surement déjà encaissées en de multiples reprises par le passé. Et l'intensité du dernier s'avéra bien trop grande, me jetant sans le doute d'un choix dans un état euphorique ou une multitude de pensées s'assemblèrent autour d'une défaite fulgurante, en deux phases uniquement. Jamais depuis l'académie nous n'avions eu d'affaires sérieuses à régler, et les confrontations dépassant le cadre de l'entrainement se firent toujours avec un professeur ou un camarade. Mais pas un truand expérimenté, habitué, baignant constamment dans cet univers ...

S'en suivit une cacophonie de sons, de souvenirs, de sensations, mélanges des évènements extérieurs et divagations de l'esprit qui se scrutait de toute part afin de mettre en évidence les erreurs vis-à-vis de la passion désirée par mon coeur. Comme cet évadé ayant opté pour la solution radicale au lieu de s'abandonner à la mort et l'inertie, assumant souffrances et sacrifices, je devais prendre une décision cruciale. Me débarrasser des occupations futiles, des plaisirs dénués de sens, dans le but de m'approcher de l'expérience d'une cause exacerbée au combat. Changer ma vision de la vie ... La révélation se tenait proche, là. Appliquée plus tard. Je n'eus pas vraiment le temps de revenir à la surface, ni de participer à la défaite du prisonnier d'ailleurs. Ce grâce ou à cause d'un sommeil imposé par mon supérieur, dont le grade ne reflétait qu'un leurre. Il m'informa du caractère de la mission à la base instructif pour nous, avant les complications ingérables à notre niveau. Une fois à ce stade, la charge revenait à lui, membre des forces spéciales du village de prendre la relève ... [...]

Chapitre 89

[...] Cette foule en délire déclenchait en moi un frétillement des oreilles fichtrement agréable tant la teneur du spectacle en bas fourmillait d'incertitudes, de suspens et de retournements de situations, sans même être au centre des attentions. Des centaines de personnes perchées en hauteurs braillaient inlassablement avec un sens de la pudeur évaporé, scandaient à tout-va deux noms distincts, dont l'un ne m'était pas vraiment étranger. Malgré l'ambiance assourdissante pour le moins dérangeante, une lueur d'émerveillement étincelait au fond de mes pupilles à ressentir la fougue émanant des voix aux alentours, pendant que ma plume s'attelait à rédiger dans le feu de l'action une esquisse de l'ouvrage à venir sur les exploits de ... Ou plutôt les preuves d'un nouveau programme de formation.

Ce passage ne traitera pas de l'aspect stratégique et technique de la confrontation, ceci étant relaté dans un texte parallèle, davantage analytique. J'ouvre ainsi une parenthèse, une appréciation plus subjective et personnelle.

L'un de mes disciples balancé au nom de sa patrie au sein de cette arène rocailleuse, si abrupte qu'un crâne rebondissant dessus se fracasserait en milles éclats morbides, au cours de ces épreuves finales des fameux examens Chunins. À m'en fier à ses prouesses, je ne regrettais pas ces heures passées à ressortir d'anciens chapitres, histoire d'y dénicher une idée en attente. Le numéro 37.

L'aurais-je moi-même envoyé en en enfer ? La population se foutait éperdument du sort des concurrents, réclamant toujours plus l'adrénaline amputée à leur quotidien de par une vie éloignée au maximum des dangers trop importants. Parmi eux, seuls les examinateurs, accompagnés de plusieurs Senseïs préservaient cette jouissance, d'un vécu trop usé par ces méfaits pas toujours acceptés. Mais justement, ces conditions-là s'avéraient d'une aubaine pour le jeunot braqué sous le feu des projecteurs, comme fut constamment ses entraînements concoctés spécialement par mes soins - à la discrétion de nombre de mes collègues, je dois l'avouer -, rudes de divers sacrifices. Loin de la douceur de quelques professeurs faisant découvrir lentement la cruauté du monde à leur équipe, je lui fis la proposition de consacrer chaque parcelle de son existence au développement d'un génie de l'automatisme du combat, surtout face à plusieurs adversaires en même temps. Certes, l'on observait souvent une difficulté bien trop grande pour supporter de telles configurations. Pourtant, avec une répétition précise de ces simulations, le corps et l'esprit montraient une faculté étonnante d'adaptation, grâce notamment à ce mécanisme innée de se préserver coûte que coûte ... Transparaissant clairement en cet instant.

Soudain, un constat frappant m'extirpa de ces songes fugaces, où pris en étaux, le Genin exposait des signes de fatigues. Deux Kunaïs aiguisés fusaient sur sa position, prêtes à mettre un terme à son ascension. L'on retenait son souffle sur les sièges tout proches, sans aucun autre élément que le silence pour voir la suite ; Là, ma chair frissonna inconsciemment ... D'un geste habile peu prévisible, ses deux mains s'emparèrent des projectiles en plein vol, avant de les renvoyer sans perdre l'élan ni la fluidité. Une technique échappant à toutes celles travaillées jusqu'ici ... Ce gosse évoluait encore, même dans cette situation ? Il se révoltait et cherchait à improviser par tous les moyens. Je comprenais maintenant le décalage entre le cadre militaire et celui du mercenariat sans codes. Intéressant ... Presque à rendre mes propres souvenirs regrettables.

Ah, cette ancienne période …

Inutile de sonder quelconque exception dans cette modeste histoire. Et, si celles même des élus de la providence passaient sous la délicatesse de mes doigts de scribes, l’on y trouverait de quoi les inscrire dans la banalité d’un cycle sans saveur. Ce à cause d’un unique facteur variant d’un cas à l’autre : L’ampleur.

De la nature, tomba sur ma personne un petit plus, voire plusieurs lors de ma naissance. Un héritage génétique lié à nos cheveux, les valeurs d'un clan et une certaine destinée à me consacrer à la voie du ninja. Au départ, dans l'ignorance d'une intelligence et de repères encore trop peu envisageables, je m'accommodai de ces principes sans trop m'en soucier. Heureusement d'ailleurs pour la famille que les arts du shinobis fussent une passion indissociable de mon être, m'orientant ainsi à sublimer notre marque de fabrique sans rechigner. Mais au fil du temps, tout me parut rapidement fade, vide d'un sens échappant totalement à mes interrogations. Là où l'ensemble du village se mouvait aux grès d'obligations et de vains plaisirs éphémères, je parvenais à m'arrêter de longues heures, sur les hauteurs d'un pic de roche, à les observer de loin en quête d'une réponse à nos errances ici-bas ... Et toujours, l'individu s'engageait dans de perpétuelles conflits illusoires contre la frustration et l'assouvissement de ses désirs. Avant même de les entreprendre, nous en connaissions le résultat, malgré l'obsession de l'inconscience à les ignorer. Il me fallait échapper à ces rouages vétustes ...

Ainsi étudiais-je l'espace d'un projet ce langage universel partagé entre tous les hommes peu importe les époques, dont l'expression dessinait plus encore qu'avec les mots l'identité des âmes impliquées dedans ; Et enfin, elles s'expiaient des relations fantasmagoriques de la hiérarchie. Ce point où l'égalité dominait entièrement. Le diplôme de l'académie s'avéra en ce sens une simple formalité, m'élançant irrémédiablement vers les sessions de passages au grade supérieur après de longs mois passés auprès de mon mentor. On me considérait à l'intérieur de ce système comme un « bon » étudiant, selon leurs propres standards. Pas selon ceux qui deviendraient les miennes, évidement ... Je me demandais même si mon ancien statut de Chunin comportait une part de mérite. En tout cas, après l'épisode du rebelle, cela me sembla si fragile ...

M'enfin. Aller trop loin dans ces vieilleries n'a rien de vraiment utile ... Puis, la fin d'une bataille m'attend. Je ne peux que m'y revoir, à la place de mon disciple, ne demandant qu'à descendre de nouveau ... [...]

Chapitre 153

[…] Le décor défilait à une vitesse hallucinante sous les acrobaties que m'imposait le vieux vagabond, dont les deux lames cisaillaient l'air à un rythme calme, apaisé. L'acier de ces joyaux se frottait aux fines lignes grisâtres formées par ma crinière allongée dont la résistance s'affairait à jouer de cette danse sans aucune forme d'animosité ... Nous n'avions rien d'adversaires méprisant, juste de provisoires alliés profitant après la fin d'une mission d'un instant afin de se mesurer pour la curiosité de cet art. Partout autour résidait des marques de nos passages, en des entailles ancrées dans la nature, avec un supplément de projectiles échoués, rapidement futiles. Contrairement aux nombreuses rencontres inscrites dans les pages de mes livres, celui-ci arborait un état d'esprit assez similaire au mien, à écouter et apprendre au lieu de se laisser emporter par l'idée d'une victoire servant uniquement à caresser son ego. D'ailleurs, nous en connaissions déjà beaucoup l'un sur l'autre à ce stade de la joute.

Cependant, une fois ayant fait le tour de ma vision du monde, au détour d'une légère pause entre myriades de coups, ses lèvres délivrèrent une question déroutante, bien que dans le fond, extrêmement pertinente. Pourquoi ne mettais-je pas directement fin à ma vie - matérielle - et donc optais de me plonger dans l'inertie au lieu de continuer à provoquer le courroux du malheur ? Le corps se paralysa, décontenancé de sa vivacité le temps d'y trouver des mots. L'esprit quant à lui fulmina devant un vide de sens encore plus terrifiant que face au village grouillant au bas des montagnes d'Iwa ... Même avec l'ensemble d'un long vécu, d'expériences divers toujours à dispositions, jamais ce sujet ne se présenta à mes yeux ; Pourquoi au final ne pas se suicider ? Comme à la frontière de la mort, des scènes sans grandes logiques apparentes tournoyaient en des images trop rapides ...

L'essence nous reliant à la vie. Toujours étions-nous en train d'avancer, regardant rarement en arrière à cause des tracas de l'extérieur. Pourquoi alors ? Blocage total. En tout cas, là, à côté d'un lac à la fraicheur relaxante, nulle réponse valable ne parvint jusqu'aux oreilles du mystérieux étranger. Lui-même ne devait pas la posséder d'ailleurs. Puisque, plus l'on s'essayait à en définir les contours, à user d'un langage limité à sa description, plus la solution se confondait en une paroi infranchissable. Je le gratifiais seulement d'un haussement d'épaule sincère, avant de le pointer du bras, y reconnaissant un très bon sujet pouvant conclure ma quête. Et l'homme rétorqua d'un regard amusé, comme d'une confirmation supputée depuis un moment déjà. Notre petite lutte cessa naturellement, arrivée au bout d'un échange largement profitable. Et lui ? Quelles motivations pour ne pas appliquer sa proposition ? [...]

Aujourd’hui, je pense pouvoir y répondre. Du moins, y établir une introduction …

Ce n’est que l’énigme du choix qui a précédé et décidé de ma naissance. Une décision que la curiosité ne peut se résoudre à ignorer. Et surtout à ne pas la respecter. La fin de ma propre quête.